Pour sa 40ème édition, le Forum économique mondial (WEF) de Davos a célébré avec beaucoup de modération la sortie de la crise tant les incertitudes sont grandes, que ce soit sur l'avenir des banques, de la croissance ou des finances d'Etats comme la Grèce.
Voici les principaux sujets qui ont été débattus:
Régulation bancaire:
Le président Nicolas Sarkozy a dénoncé les "dérives du capitalisme financier", lors d'un discours très offensif sur les causes de la crise économique et financière.
Le plan du président américain Barack Obama, présenté quelques jours avant l'ouverture du Forum, a été aussi dans tous les esprits. Plusieurs banquiers ont dit tout le mal qu'ils pensaient de ces propositions, qui selon le patron de la britannique Barclays pourrait nuire à l'emploi et au commerce, tandis que d'autres ont admis que les banques devraient évoluer pour restaurer la confiance.
Les dirigeants politiques ont souligné le besoin d'une forte coordination internationale sur ce sujet en réponse à l'initiative isolée de Washington.
Grèce:
La descente aux enfers des obligations d'Etat grecques a coïncidé avec le Forum où se trouvaient le Premier ministre grec Georges Papandréou et son ministre des Finances Georges Papaconstantinou. Les deux hommes ont assuré que la Grèce ferait face seule à la crise en rétablissant ses finances quelles que soient les réticences sociales dans le pays.
Les dirigeants européens se sont contentés d'affirmer leur soutien à Athènes et ont nié préparer un plan d'aide.
Une source gouvernementale européenne a toutefois indiqué à l'AFP qu'une aide n'était "pas exclue" mais proviendrait d'institutions financières publiques et non des Etats membres.
Croissance:
Malgré la nette reprise de l'économie constatée depuis l'automne 2009 et le relèvement des prévisions du Fonds monétaire international pour 2010, patrons et dirigeants politiques se sont dits "prudemment optimistes". "La croissance reste fragile", a dit le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, car elle reste dépendante des plans de soutien publics. Or, ceux-ci vont devoir à un moment ou à un autre être retirés.
Le niveau élevé du chômage fait craindre également un affaiblissement de l'activité dans le courant de cette année.
Haïti:
Les agences humanitaires de l'ONU ont appelé à Davos les entreprises à contribuer à l'effort de reconstruction. "Il faut de l'argent liquide, non des marchandises", a dit Catherine Bragg, directrice adjointe de la coordination humanitaire de l'ONU (OCHA), citant toutefois "deux marchandises dont les Haïtiens ont besoin de manière désespérée: les repas prêts à consommer et les tentes"
A plus long terme, l'ancien président américain Bill Clinton, envoyé spécial de l'ONU pour Haïti, a appelé les chefs d'entreprise à investir en Haïti pour accompagner la reconstruction après le séisme du 12 janvier, estimant qu'un décollage économique d'Haïti est possible.
Afghanistan:
Au lendemain de la conférence internationale de Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a averti à Davos que toute réintégration des talibans sur la scène politique afghane devrait respecter "la ligne rouge" que constitue le respect de la Constitution afghane, notamment le droit des femmes.
Le président Hamid Karzaï, attendu à Davos, a annulé sa visite.
Iran:
Le nouveau directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a indiqué que son organisation essayait toujours de négocier avec l'Iran un accord sur l'enrichissement d'uranium.
"Nos propositions sont sur la table. Le dialogue se poursuit", a-t-il dit.
Interrogé à Davos par les médias iraniens, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a affirmé que "de nouvelles idées ont été évoquées pour la fourniture du combustible pour le réacteur de Téhéran".
Donation:
Habitué de Davos, le milliardaire et fondateur de Microsoft Bill Gates a annoncé que sa fondation, la Fondation Bill et Melinda Gates, s'engageait à verser 10 milliards de dollars sur les dix prochaines années pour la recherche, le développement et la fourniture de vaccins dans les pays les plus pauvres.
Gaza:
Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a déclaré percevoir un "point d'accord de facto" entre l'Autorité palestinienne et le Hamas qui gouverne Gaza, sur les questions de sécurité, même si le mouvement islamiste "ne le dit pas".