Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué n'avoir aucun projet d'assistance financière à l'Espagne et assuré que ses équipes ne travaillaient pas sur un tel scénario.
"Il n'y a aucun plan de ce genre. Nous n'avons reçu aucune requête en ce sens et nous ne préparons absolument rien en vue d'un soutien financier quelconque", a indiqué la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, dans un communiqué.
Le Fonds précise que Mme Lagarde répondait là à un article publié dans la journée par le Wall Street Journal et affirmant que le département Europe du FMI avait "commencé à discuter de plans de secours en vue d'un prêt de sauvetage à l'Espagne dans le cas où le pays ne parviendrait pas à trouver les fonds nécessaires au sauvetage de Bankia", troisième banque espagnole par la taille des actifs.
Le communiqué du FMI a été publié après que Mme Lagarde eut rencontré à Washington, siège du Fonds, la vice-présidente du Conseil espagnol, Soraya Saenz de Santamaria. "Nous avons eu un entretien très fructueux, et j'ai été heureuse de [la] rencontrer", a indiqué Mme Lagarde.
Un porte-parole du Fonds, Gerry Rice, avait affirmé quelques heures plus tôt que cet entretien devait être l'occasion de "discuter de l'évolution récente de l'économie en Espagne et dans la zone euro". "Le FMI n'échaffaude aucun plan qui implique une assistance financière à l'Espagne. Pas plus que l'Espagne n'a demandé le soutien financier du FMI", avait-il aussi déclaré.
A Washington, Mme Saenz de Santamaria a également rencontré dans l'après-midi le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Timothy Geithner, pendant moins d'une heure.
Tous deux "ont discuté des progrès considérables accomplis par l'Espagne en matière de réformes structurelles et budgétaires, des plans du gouvernements pour renforcer son secteur financier et soutenir la reprise et les créations d'emploi, et, plus largement, des défis auxquels font face l'Europe et l'économie mondiale", a indiqué à la presse une porte-parole du Trésor, Kara Alaimo.
A sa sortie du Trésor, la dirigeante espagnole a indiqué à des journalistes qu'elle avait parlé avec M. Geithner "de la possibilité que les banques non seulement espagnoles, mais aussi d'autres Etats, qui en ont besoin, aillent obtenir des fonds directement, sans aucune intervention des Etats et sans aucune condition" auprès des structures de secours mises en place par l'Union Européenne.
La Commission européenne a estimé mercredi que la recapitalisation directe des banques par le Fonds de sauvetage de la zone euro, le MES, qui ne peut prêter pour l'instant qu'aux Etats, "pourrait être envisagée", et que cette solution permettrait "de couper le lien entre les banques et les finances des Etats".
L'Espagne vit un moment de tension extrême sur les marchés depuis l'annonce, vendredi, d'un sauvetage public de Bankia, pour 23,5 milliards d'euros au total, dont 19 milliards restent à trouver.
La Commission européenne a appelé jeudi l'Espagne à lui "communiquer" son plan de sauvetage pour Bankia afin de "dissiper au plus vite les incertitudes qui ébranlent la confiance des marchés".
En Espagne, le ministre de l'Economie Luis de Guindos a déclaré que les "rumeurs" selon lesquelles Madrid discuterait avec le FMI d'un plan de sauvetage financier n'avaient "aucun sens". "J'ai voulu démentir ces rumeurs car elles sont sans fondement", a-t-il dit.