Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a déclaré jeudi s'attendre à une croissance du Produit intérieur brut (PIB) comprise entre 1,5% et 2% en 2011 en Allemagne, soit un net ralentissement par rapport à 2010.
"Si nous avons une croissance entre 1,5% et 2% l'an prochain, ce sera bien", a indiqué le ministre conservateur lors d'un congrès bancaire à Francfort (ouest), soulignant que de "nombreux risques" pèsent sur les perspectives économiques du pays.
Pour 2010, après un deuxième trimestre spectaculaire, la plupart des économistes ainsi que la banque centrale allemande tablent sur une croissance supérieure à 3%. C'est notamment le cas de l'institut IfW, l'un des principaux instituts de conjoncture du pays, qui a relevé jeudi sa prévision pour 2010 à 3,4%.
En revanche l'an prochain, l'IfW mise sur un rythme de croissance divisé par deux, avec une hausse du PIB de 1,7%, un chiffre conforme aux attentes du marché.
"Nous sommes sur la bonne voie et nous n'avons pas l'intention de la quitter", a également déclaré le ministre des Finances à propos du tournant de rigueur engagé par Berlin. Le programme de réduction des déficits du pays est "compatible avec la croissance", a-t-il estimé. Le gouvernement d'Angela Merkel a lancé un plan d'austérité qui prévoit quelque 80 milliards d'euros d'économies d'ici 2014.
Si Berlin prévoit de revenir à un déficit public inférieur à 3% en 2013, la Bundesbank estime que cet objectif sera atteint dès 2012, tandis que l'institut de recherche HWWI l'anticipe dès l'an prochain, révèle une étude publiée cette semaine.
Comme son collègue à l'Economie Rainer Brüderle, M. Schäuble s'attend à ce que le nombre de chômeurs en Allemagne retombe sous la barre des 3 millions cette année.
Le ministre des Finances a aussi consacré une large part de son discours au processus de réglementation du système financier international en cours.
"Nous voulons un durcissement des règles en matière de fonds propres et de liquidités" pour les banques, afin d'éviter une répétition des conséquences "dramatiques" de la dernière crise, a-t-il martelé.
Les discussions sur les nouvelles normes bancaires internationales dites de Bâle III vont "probablement" aboutir en fin de semaine, a-t-il également estimé, rejoignant ainsi l'optimisme affiché la veille par Axel Weber, le président de la Bundesbank.
Le secteur bancaire allemand a des "problèmes spécifiques", a-t-il reconnu, mais les intérêts supranationaux doivent avoir la primauté, selon lui.