Après BNP Paribas au début du mois, le groupe bancaire Société générale a annoncé à son tour mardi son intention de supprimer des "centaines d'emplois en France" et de prendre des mesures d'austérité salariale, évoquant des "efforts collectifs nécessaires".
Le plan de suppression d'effectifs en France concerne essentiellement la banque de financement et d'investissement (BFI) dont les activités, traditionnellement très juteuses, ont été fortement touchées par la crise de la dette.
"A ce stade du processus, on ne confirme pas de chiffres de suppression d'emploi", a déclaré une porte-parole de la direction qui concède cependant "des efforts collectifs nécessaires" et des "ajustements d'effectifs des métiers affectés par la crise".
Lors d'une réunion avec les organisations syndicales mardi matin, le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, a dressé un "exposé assez pessimiste de la situation générale et des perspectives pour 2012" et a annoncé "une politique d'austérité et des centaines de suppressions d'emplois dans la BFI", a indiqué à l'AFP, Michel Marchet, délégué central CGT.
Le PDG a également demandé aux syndicats "d'engager la négociation d'un plan de départ et de gestion de mobilité qui servira à déterminer le nombre exact des suppressions", selon M. Marchet qui a précisé que la direction était cependant prête "à discuter de mesures qui permettraient d'éviter les départs contraints".
Le plan social devrait être finalisé "très rapidement, au plus tard début 2012", selon les syndicats.
Le groupe bancaire emploie plus de 160.000 salariés dans le monde, dont 40.000 en France. La BFI compte 5.000 salariés en France et 7.000 à l'étranger.
A la différence d'une banque de dépôt, les banques de financement et d'investissement ne reçoivent pas les dépôts des particuliers et recherchent les liquidités auprès des autres banques, des marchés monétaires ou de la Banque centrale.
"Frédéric Oudéa a aussi fait état d'une politique de rémunération maîtrisée ce qui veut dire bien évidemment pas d'augmentation de salaire collective cette année", a souligné Maryse Gaudet, déléguée FO.
"La banque va également geler les salaires les plus élevés et réduire les parts variables - c'est-à-dire les bonus - dans certains secteurs", a-t-elle ajouté.
Le PDG de la Société Générale avait déjà annoncé la semaine dernière, le non versement de dividendes, une diminution des bonus et l'abandon de certaines activités comme le financement d'acquisitions d'avions.
Il a également "espéré pouvoir céder une ou deux activités chez Global Investment Management and Services (GIMS) et à la Direction des services financiers spécialisés (DSFS)", selon M. Marchet de la CGT.
M. Oudéa a précisé devant les syndicats que "l'activité de financement en dollars serait réduite d'un tiers, mais qu'il convenait de conserver une BFI".
BNP Paribas, qui a annoncé en novembre un bénéfice net en repli de 71% en raison notamment d'une dépréciation très importante de ses titres d'Etat grecs, a aussi averti à cette occasion qu'il prévoyait des "centaines" de suppressions de poste dans la banque de financement et d'investissement.
Le groupe bancaire doit préciser mercredi les modalités de ces réductions d'effectifs prévues sur dix ans lors d'un comité central d'entreprise.