Le géant de l'électronique japonais Panasonic a annoncé un plan de restructuration comportant la suppression de 35.000 postes dans le monde entre 2010 et 2013, pour éliminer les doublons après l'absorption de Sanyo et Panasonic Electric Works.
Le groupe va ramener ses effectifs à environ 350.000 personnes en mars 2013, contre quelque 385.000 fin mars 2010.
A fin mars 2011, le nombre de salariés de Panasonic avait déjà été abaissé à 366.900 personnes, a précisé la direction du groupe.
Panasonic évalue le coût des mesures prises pour muscler sa structure à 160 milliards de yens (1,3 milliard d'euros) d'ici à mars 2013, ce montant intégrant les dispositions spéciales qui seront prises pour réduire sa main-d'oeuvre.
Cette diminution d'effectifs passera notamment par des départs volontaires et des ventes d'activités, a affirmé le groupe. Nombre d'emplois concernés sont situés à l'étranger, mais Panasonic n'a pas encore fourni de détails.
Des délocalisations de sites de production et une augmentation de la part confiée aux sous-traitants sont également au programme, notamment pour les dalles d'écrans à cristaux liquides (LCD) et plasma.
Panasonic entend concentrer ses activités sur trois pôles : les produits grand public (appareils numériques et audiovisuels, équipements électroménagers), les composants et pièces détachées et enfin les solutions professionnelles.
Il escompte un chiffre d'affaires d'au moins 3.000 milliards de yens (26 milliards d'euros), pour chacun de ces trois grands ensembles, au cours de l'année budgétaire allant d'avril 2012 à mars 2013, soit 10.000 milliards de yens au total, contre environ 8.700 milliards de yens (75,6 milliards d'euros) pour l'exercice clos en mars cette année.
Dans le domaine grand public, Panasonic dit vouloir renforcer sa présence dans les nations émergentes en proposant des produits spécifiques accessibles à la clientèle locale et adaptée à ses conditions de vie particulières.
Dans le secteur des pièces détachées, l'accent sera mis sur les batteries (domaine de force de Sanyo), les pièces électroniques pour automobiles, les systèmes solaires (Sanyo) ou encore les composants avancés pour les téléphones portables ou autres appareils.
Les solutions professionnelles intègreront entre autres les instruments médicaux, les moyens pour gérer la distribution et la consommation d'énergie, les éclairages, des systèmes de télécommunications ou des ensembles techniques destinés aux usines.
L'ex-groupe Matsushita avait déjà connu deux grandes restructurations mémorables ces dernières années. Le groupe avait réduit ses effectifs de quelque 26.000 personnes pour supprimer les excédents de main-d'oeuvre après l'éclatement de la bulle spéculative nippone dans les années 1990.
Fin 2008, violemment choqué par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers et la chute d'activité mondiale qui s'ensuivit, Panasonic avait encore annoncé le sacrifice de quelque 15.000 emplois pour restaurer sa rentabilité.
L'absorption intégrale récente des sociétés affiliées Sanyo et Panasonic Electric Works (PEW) s'inscrit dans la même logique de rationalisation des structures, afin de rendre durable la compétitivité du groupe dans un univers hyper-concurrentiel.
Panasonic s'attend par ailleurs à subir à court terme les conséquences du séisme et du tsunami qui ont endeuillé le Japon le 11 mars et fortement perturbé la chaîne d'approvisionnement.
L'accident nucléaire consécutif, à Fukushima, retarde aussi les exportations du fait des contrôles de radioactivité exigés par des pays étrangers.
Au cours de l'exercice passé, Panasonic a dégagé un bénéfice d'exploitation de 305,25 milliards de yens (2,65 milliard d'euros), en hausse de 60,3% sur un an, et un profit net de 74 milliards de yens (643 millions d'euros), confirmant sa sortie du rouge grâce notamment aux ventes de TV.
Toutefois, il n'a pas établi de prévisions pour 2011-2012, du fait de nombreuses incertitudes, dont l'impact sur ses comptes de la plus grave catastrophe naturelle endurée le mois dernier par l'archipel depuis la guerre.