La canicule que connaît la France depuis vendredi a dopé les ventes de glace, qui retrouvent des couleurs après la météo morose du début d'été, mais a surtout fait exploser la demande de crème solaire et d'insecticides, révèlent lundi les sociétés Metnext et Climpact.
"Normalement à la mi-août, il fait 25 degrés l'après-midi. La semaine dernière, on était plutôt dans les 30/31 degrés et ces chiffres se répercutent forcément sur les ventes de certains produits", explique à l'AFP Cédric Flecher, consultant chez Metnext, société spécialisée dans l'analyse de la météo pour aider les entreprises à s'y adapter.
Selon cette filiale de la Caisse des dépôts et de Météo France, les ventes de glace ont augmenté de 50% la semaine dernière par rapport à l'année d'avant. C'est "le meilleur chiffre depuis juillet 2006", précise M. Flecher.
"On peut s'attendre à ce qu'une bonne partie du déficit qu'on avait accumulé les premiers mois de l'été soit atténué" après "des mois de juin et juillet catastrophiques", estime-t-il.
"Il va se vendre plus de glaces, mais on voit qu'il y a des effets de paliers", tempère Patrice Roussel, directeur général de la société concurrente Climpact, qui relève sur la semaine écoulée une augmentation de 21% des ventes de ce produit. "Quand il fait vraiment trop chaud, les gens vont chercher à se protéger dans un environnement plus fermé et pas forcément aller sur une terrasse", estime-t-il.
"La première réaction à des températures très excessives comme celles-ci, c'est la protection", selon M. Roussel, qui note de son côté une explosion des ventes de produits solaires (+25% la semaine dernière et +59% attendus cette semaine) et des insecticides (+36% la semaine dernière et +35% attendus).
Pour Metnext, c'est un bond de 70% qu'ont enregistré les ventes d'insecticides la semaine dernière, voire de 100% dans certaines régions.
"Après un mois de juillet très humide favorable au développement des insectes (mouches, moustiques, guêpes)", la forte chaleur fait que "les gens portent des tenues plus légères, sont donc plus exposés, et surtout dorment avec les fenêtres ouvertes", explique Cédric Flecher.
Metnext fait également état d'une forte augmentation de la consommation de crème solaire (+50%) mais, selon M. Flecher, elle ne se traduira pas forcément en termes de vente, car "la saison touchant presque à sa fin, les gens préférent finir le tube qu'ils ont acheté".
Sans surprises, les boissons, notamment les eaux minérales, les sirops et les concentrés d'agrumes, profitent de la chaleur et leurs ventes ont augmenté de 20% selon Climpact et de 30% selon Metnext.
"Une augmentation de cet ordre représente plusieurs dizaines de millions de litres et peut vite devenir un problème d'un point de vue logistique", prévient Cédric Flecher.
Les bières, sodas et boissons apéritives alcoolisées ne voient pas en revanche leurs ventes décoller car ils restent "moins désaltérants", explique le consultant.
Et du côté des produits lésés par les fortes températures, on retrouve, aux côtés des soupes et potages, le chocolat, selon les deux sociétés, car le produit résiste mal à la chaleur.
La canicule a touché une partie de la France vendredi et atteint un pic dimanche, avec des niveaux jamais vus depuis l'ouverture des stations météo, dépassant les 40 degrés par endroits.
Lundi, 33 départements étaient toujours en alerte orange canicule, et 16 d'entre eux devraient encore le rester mardi, selon Météo France, qui prévoit la fin de l'épisode pour mercredi.