par John Irish
LE CAIRE (Reuters) - Laurent Fabius a appelé vendredi à "casser la spirale de la violence" entre Israéliens et Palestiniens au premier jour d'une tournée au Proche-Orient destinée à trouver les moyens d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
L'armée israélienne a lancé dans la nuit de jeudi à vendredi une opération terrestre dans l'enclave palestinienne au 11e jour d'affrontements qui ont fait plus de 250 morts côté palestinien, dont une grande majorité de civils, et deux côté israélien.
Cette visite vise à "tout faire pour essayer de casser la spirale de violence et arriver à un cessez-le-feu rapidement", a a dit le chef de la diplomatie française à l'issue d'une rencontre avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au Caire.
Au regard des bonnes relations qu'elle entretient avec les deux parties et l'ensemble des pays de la région, "la France peut être un pont entre les uns et les autres", a fait valoir Laurent Fabius devant la presse.
L'Egypte, qui avait contribué à la conclusion d'une trêve lors de la précédente opération israélienne d'ampleur contre la bande de Gaza en novembre 2012, a formulé lundi une proposition de cessez-le-feu. L'initiative a été acceptée par le gouvernement israélien mais rejetée par le Hamas et ses alliés qui estiment qu'elle ne répond pas à leurs exigences.
Pour tenter de sortir de l'impasse, Laurent Fabius a demandé au Qatar d'user de son influence sur le mouvement palestinien Hamas, lors d'un entretien au téléphone avec son homologue qatari, Khaled bin Mohamed Al Attiyah.
INFLUENCE
Le président de l'Autorité palestinienne "m'a demandé d'utiliser l'influence de la France sur ses partenaires pour faire en sorte que le Hamas puisse accepter un cessez-le-feu, donc j'ai eu toute une série de conversations", a dit Laurent Fabius à Reuters, à l'issue d'une rencontre avec son homologue égyptien, Sameh Choukri.
Le chef de la diplomatie qatarie "a souligné le fait qu'à son avis, le Hamas souhaite que pour qu'il y ait un cessez-le-feu, il y ait des éléments de négociations en particulier par rapport au blocus", a-t-il ajouté. "Ce qu'il faut éviter c'est de s'enfermer dans un cercle vicieux", a-t-il dit.
Le Qatar, qui accueille de nombreux dirigeants islamistes en exil dont le leader du Hamas Khaled Mechaal, est considéré comme un acteur clef en vue de la résolution de la guerre ouverte entre le Hamas et Israël.
Laurent Fabius a une nouvelle fois proposé la mise en place d'une mission d'aide frontalière de l'Union européenne aux points de passage entre Gaza et Israël, à l'image de celle qui avait été décidée en 2005 avant d'être suspendue deux ans plus tard avec l'arrivée du Hamas au pouvoir à Gaza.
"C'est une possibilité qui permettrait à la fois à l'Autorité palestinienne d'exercer ce contrôle et à l'Europe d'assurer une supervision d'une manière objective, mais d'abord, il faut un cessez-le-feu, ensuite l'acceptation de nos amis égyptiens", a-t-il souligné.
Laurent Fabius devait rencontrer le président égyptien, Abdel Fattah al-Sisi, samedi avant de se rendre en Jordanie, puis en Israël où il devrait s'entretenir avec le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
(Edité par Marine Pennetier)