Les deux grandes compagnies aériennes japonaises ont indiqué vendredi qu'elles demanderaient des compensations à Boeing pour les désagréments subis à cause de l'immobilisation du long-courrier 787 dont elles sont deux importantes clientes.
All Nippon Airways (ANA) et Japan Airlines (JAL) ont annulé respectivement plus de 3.600 et près de mille vols entre le 16 janvier et le 31 mai, en raison des problèmes de batterie qui ont affecté cet appareil de dernière génération.
"Notre entreprise envisage de demander des dédommagements", a expliqué un porte-parole d'ANA à l'AFP.
Il a toutefois ajouté que les négociations avec le constructeur américain ne débuteraient qu'une fois connus tous les détails des incidents qui ont entraîné l'arrêt de tous les vols du Boeing 787, surnommé "Dreamliner".
Un porte-parole de JAL a aussi indiqué que la compagnie se préparait à demander des indemnisations.
"Mais pour l'instant, JAL coopère avant tout avec Boeing de sorte que le 787 puisse revoler le plus tôt possible", a-t-il précisé.
Dans son édition de vendredi, le quotidien Asahi Shimbun a affirmé qu'ANA avait déjà informé Boeing de son intention d'obtenir des compensations.
Boeing a effectué le 25 mars un vol d'essai avec un de ses "Dreamliner" dont la batterie a été modifiée, le premier test depuis que les autorités américaines ont donné le droit au groupe aéronautique d'évaluer la solution proposée aux problèmes qui clouent l'appareil au sol.
Les 50 Boeing 787 livrés dans le monde sont immobilisés depuis deux graves incidents: une batterie d'un exemplaire de JAL a pris feu début janvier après son atterrissage à l'aéroport de Boston. Une semaine plus tard, un autre appareil du même type, exploité par ANA, a dû atterrir en urgence au Japon à la suite d'une surchauffe incontrôlable d'une batterie lithium-ion du même genre.
Compagnie de lancement du 787, ANA en possède 17 exemplaires, soit un tiers de la flotte mondiale, et en a commandé au total 66. JAL en détient 7 et a passé un ordre d'achat portant au total sur 45 unités (plus 20 en option).
Pour le moment, les deux compagnies n'ont pas l'intention de changer leur orientation stratégique centrée autour de l'exploitation extensive du 787 et ont maintenu intacts leurs ordres d'achat.