Les dirigeants français et italien François Hollande et Mario Monti se rencontrent à Rome mardi pour la troisième fois depuis l'élection du président français afin de préparer une série d'échéances cruciales pour la zone euro.
La rencontre, qui a débuté vers 11H10 GMT dans la magnifique Villa Madame, sur les hauteurs de Rome, s'inscrit dans le contexte d'un ballet diplomatique en cours depuis la fin août entre hauts dirigeants européens (Monti-Merkel le 29 août, Hollande-Rajoy le 30), qui s'intensifiera cette semaine avec de multiples entrevues (Van Rompuy avec Merkel puis Hollande, Merkel-Rajoy, Hollande-Cameron, Monti-Van Rompuy...).
Il s'agit, du point de vue français, de la "continuation d'un dialogue" constant, où Paris, Berlin et Rome en particulier sont "à la manoeuvre".
Ces rencontres bilatérales sont devenues "communes" et "plus personne ne s'en offusque en Europe car tout le monde comprend qu'elles visent à faire avancer les choses plus vite alors qu'avant on attendait les sommets" tous les six mois pour régler les problèmes, a-t-on souligné à Rome.
Elles sont "très importantes car les semaines qui viennent sont majeures", a-t-on renchéri de source française.
Les sujets sur la table sont nombreux: une réunion très attendue jeudi de la Banque centrale européenne (BCE) qui pourrait annoncer des mesures pour aider les pays fragiles et à taux obligataires élevés comme Italie et Espagne, la décision le 12 septembre de la Cour constitutionnelle allemande sur la validité du fonds de secours européen et des législatives le même jour aux Pays-Bas qui pourraient renforcer le camp des eurosceptiques.
La rencontre entre MM. Hollande et Monti sera l'occasion de "réaffirmer leur volonté de s'impliquer activement dans la mise en oeuvre des mesures adoptées" au sommet européen de fin juin pour préserver "l'intégrité de la zone euro", a-t-on indiqué de source diplomatique à l'Elysée.
Gouvernance de l'euro "plus solide"
MM. Monti et Hollande sont entourés de leurs ministres les plus en pointe dans la crise de la zone euro: les responsables des Finances, Vittorio Grilli et Pierre Moscovici, et des Affaires européennes, Enzo Moavero et Bernard Cazeneuve. Les chefs de la diplomatie, Giulio Terzi et Laurent Fabius, participent également au déjeuner de travail.
Une conférence de presse du président français et du chef de gouvernement italien est programmée à 13H00 GMT.
Selon des sources informées, les deux dirigeants, qui appellent de leurs voeux jeudi l'annonce par la BCE de mesures concrètes pour faire baisser les taux d'emprunt italiens et espagnols, pourraient choisir d'éviter le sujet afin de ne pas donner l'impression d'interférer.
Autres questions au menu: la situation en Espagne qui pourrait devoir demander bientôt une aide financière européenne et la nouvelle mission de la troïka des créanciers de la Grèce (FMI, UE, BCE) à Athènes la semaine prochaine pour évaluer si les conditions d'octroi d'une nouvelle tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros sont remplies.
MM. Hollande et Monti parleront aussi du renforcement de l'Union économique et monétaire avec la mise en place prévue d'une supervision bancaire avant fin 2012, considérée comme "particulièrement importante" par l'Elysée.
Et ils prépareront en outre le sommet européen prévu à la mi-décembre dont l'objectif est de rendre "plus solide et convaincante" la gouvernance de l'euro, souligne-t-on à Rome.
Enfin, les deux dirigeants évoqueront la situation en Syrie, "la situation humanitaire préoccupante dans ce pays et ses conséquences sur les pays voisins", selon les sources françaises.