Le remplacement systématique de produits de consommation importés par du "made in France" coûterait de 100 à 300 euros par mois à chaque ménage, selon une étude du Centre d’études prospectives et d’informations internationales.
Acheter des biens de consommation en provenance des pays émergents et en développement procure à chaque ménage français une économie potentielle de 1.270 à 3.770 euros par an, estime le Cepii dans sa lettre de juin.
Cela équivaut à un gain potentiel "de 100 à 300 euros par ménage et par mois", qui "sera passé tout ou partie au consommateur par l'importateur français en fonction du degré de concurrence sur les marchés concernés", indiquent les auteurs de cette analyse dont les chiffres portent sur l'année 2010.
Ces chiffres montrent que les importations en provenance de pays à bas coûts, "qui ne représentent qu'un quart de nos approvisionnements, jouent un rôle décisif en matière de pouvoir d'achat", souligne cette étude.
En 2007, l'économie réalisée était estimée à environ 2.500 euros, selon ses deux auteurs qui observent que "l'écart de prix est croissant dans le temps".
Le quart du surcoût lié à l'achat de produits français serait concentré sur les seuls articles en cuir, essentiellement les sacs. Viendrait ensuite le petit matériel électrique (10%), suivi des vêtements (8 %).
"71% du surcoût ainsi calculé proviendrait du remplacement par des produits français des seules importations en provenance de Chine", souligne l'étude de quatre pages.
Le Vietnam, la Turquie, la Tunisie, la Thaïlande, la Roumanie et le Maroc suivent par ordre décroissant, représentant chacun plus d'un milliard par an en termes de surcoût de remplacement, poursuit l'analyse.
Ses auteurs, Charlotte Emlinger et Lionel Fontagné font valoir que "produits domestiques et produits importés ne sont pas systématiquement substituables".
"Si les ménages dépensent plus sur les produits manufacturés, ils vont dépenser moins sur les services qui sont plus riches en termes d'emploi que les produits manufacturés", a expliqué mercredi à l'AFP M. Fontagné pour qui le report de consommation n'aurait ainsi "pas d'effet positif sur l'emploi".
Selon lui, "il ne faut pas opposer le +made in France+ aux produits importés mais plutôt faire en sorte que le site de production France soit compétitif et attractif" et chercher à "offrir des produits de qualité à des prix raisonnables".