Le numéro un mondial du travail intérimaire Adecco, qui a dégagé l'année dernière un bénéfice en forte hausse, a annoncé jeudi qu'il envisageait de supprimer 530 postes en France.
Le profit net est ressorti l'année dernière en progression de 23% à 519 millions d'euros. Au seul quatrième trimestre, le résultat net a par contre reculé de 5,7% à 133 millions d'euros, a précisé Adecco dans un communiqué.
Le résultat d'exploitation a quant à lui augmenté l'an dernier de 14,4% à 763 millions d'euros, tandis que le chiffre d'affaires a progressé de 10% à 20,5 milliards sur la période.
"Le placement généraliste, en particulier dans le secteur industriel, a continué à tirer la croissance, tandis que le placement professionnel est resté modéré", a indiqué le directeur général, Patrick de Maeseneire, cité dans le communiqué.
L'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et les marchés émergents ont enregistré une croissance à deux chiffres. Le groupe a progressé de 10% en France et de 8% en Amérique du Nord, a-t-il ajouté.
La croissance s'est cependant tassée en fin d'année sur les deux principaux marchés d'Adecco, la France et l'Amérique du Nord, où le chiffre d'affaires a stagné.
Le groupe a cependant enregistré au dernier trimestre une solide progression du chiffre d'affaires de 13% au Royaume-Uni et en Irlande, de 14% en Allemagne et en Autriche et de 21% dans les pays émergents.
En France, Adecco envisage de supprimer 530 postes, sur un total d'environ 6.300, dans le cadre de la réunion sous une seule marque de ses deux réseaux dans ce pays, Adecco et Adia.
Le projet de rapprochement a été présenté jeudi aux représentants du personnel et "530 équivalents temps plein seraient concernés", selon un communiqué d'Adecco France.
Il s'agit d'un "plan de départs volontaires sans licenciements", a précisé à l'AFP Sarah-Pearl Bokobza, directrice relations médias d'Adecco France.
"Le groupe prend l'engagement de conduire cette transformation en recherchant les meilleures solutions par un véritable dialogue social", a assuré le groupe.
Il n'y a pas de calendrier prévu pour l'instant, mais "on aimerait obtenir une réponse en septembre" des représentants du personnel, a encore indiqué Mme Bokobza.
Le groupe souhaite réunir ses deux réseaux en France, Adecco et Adia, sous la seule marque Adecco, afin de "préserver la compétitivité du groupe sur le marché de l'intérim et du recrutement généraliste, pour assurer durablement sa performance et sa qualité de service, dans un environnement économique instable", a-t-il expliqué.
Grâce notamment aux solides résultats en 2011 et la gestion rigoureuse des coûts, le leader mondial du secteur compte atteindre son objectif à moyen terme d'une marge opérationnelle supérieure à 5,5%, contre 4% en 2011.
Adecco compte également verser à ses actionnaires un dividende en hausse de 64% à 1,80 franc suisse par titre.
A la Bourse suisse, les investisseurs ont applaudi ces annonces, le titre terminant sur un bond de 8,47% à 49,18 francs suisses, dans un marché en hausse de 0,30%.
Les analystes de la banque Notenstein ont estimé que les résultats annuels étaient "solides", mais que le ralentissement du chiffre d'affaires fin 2011 et en janvier (-1%) ternissait quelque peu cette appréciation.
La diversification géographique d'Adecco et notamment la légère amélioration de la situation aux Etats-Unis devraient cependant soutenir la croissance du groupe, ont-ils ajouté.