D'ex-salariés de Molex soutenus par la CGT ont saisi lundi les instances internationales dans le conflit les opposant à leur ancien employeur américain, qui a brusquement cessé de financer le plan social après la fermeture de son usine près de Toulouse, a indiqué leur avocat.
"Nous avons déposé une requête devant l'organe chargé de veiller au respect, par les multinationales, des principes directeurs de l'OCDE", l'Organisation de coopération et de développement économiques, a déclaré à l'AFP Jean-Marc Denjean, avocat des ancien salariés de Molex et de la Fédération CGT de la métallurgie.
Molex "a bafoué les principes directeurs de l'OCDE" et le Point de contact national (PCN, mécanisme de médiation de l’OCDE) à Paris doit saisir le PCN américain pour faire pression sur Molex, a-t-il dit.
Le PCN est composé de représentants de l'Etat, des syndicats et du patronat.
Le géant américain Molex a fermé son usine de connectique automobile de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) en 2009 en invoquant un motif économique pour justifier les 283 licenciements. Le personnel affirme au contraire que l'usine de l'équipementier, qui fournit Renault et Peugeot-Citroën, était rentable.
En représailles à une action engagée devant les prud'hommes par près de 200 anciens salariés, Molex a cessé en octobre 2010 de financer le plan social.
L'Etat et l'Assurance de garantie des salaires (AGS) se sont substitués à Molex pour payer des sommes dues aux 19 élus du personnel et assurer le fonctionnent de la cellule de reclassement.
Me Denjean dit s'appuyer sur des textes de l'OCDE prévoyant qu'une entreprise doit préserver les moyens d'existence des salariés et s'inscrire dans un processus de concertation pour atténuer "les effets défavorables" des mesures qu'elle envisage de prendre.
La requête, dont la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT est à l'origine, doit être relayée aux Etats-Unis par le puissant syndicat American Federation of Labour - Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO).
Dans un contexte de désindustrialisation, Molex est devenu un symbole de ces entreprises jugées rentables et viables, mais fermées au nom d'une logique financière globale échappant au personnel.