L'économie française a enregistré une croissance de 0,7% au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre, une estimation légèrement revue à la hausse puisque l'estimation initiale était de +0,6%, a annoncé vendredi l'institut statistique Insee.
Le précédent chiffre, publié mi-août, était déjà un peu supérieur aux attentes des instituts de conjoncture.
Dans le même temps, au deuxième trimestre, le principal partenaire de la France, l'Allemagne, a défié toutes les prévisions en affichant une croissance extraordinaire de 2,2%.
Au premier trimestre, l'économie française avait crû de 0,2%, a confirmé l'Insee.
Le gouvernement table sur une croissance d'au moins 1,5% en 2010, puis de 2% l'an prochain.
La prévision pour cette année est désormais jugée à portée de main. La Commission européenne table ainsi désormais sur une croissance de 1,6% en France en 2010. Et l'Insee prévoit une hausse de 0,4% par trimestre au second semestre, ce qui serait suffisant pour atteindre l'objectif.
Mais plusieurs économistes et institutions internationales mettent en garde contre une décélération de l'activité vers la fin de l'année qui se prolongerait en 2011. D'autant que la France mise sur une croissance plus soutenue l'an prochain (+2%) pour réduire fortement son déficit public, au moment où elle boucle son budget qu'elle présentera mercredi.
Selon l'Insee, la révision à la hausse de l'estimation du deuxième trimestre résulte notamment de nouvelles informations sur la production industrielle (matériels de transport de marchandises). Parmi les principales contributions à la croissance, celle du commerce extérieur est révisée en légère hausse, même si elle reste négative (-0,3 point).
Le mouvement de restockage réalisé par les entreprises, qui avaient laissé leurs stocks s'épuiser lors de la crise sans les reconstituer faute de carnets de commandes suffisamment garnis, est la principale contribution à la croissance du deuxième trimestre (0,6 point), devant la demande intérieure (0,4).
Par ailleurs, le pouvoir d'achat des ménages a nettement rebondi au printemps de 0,6%, après une progression très modérée de 0,1% au premier trimestre, a annoncé l'Insee.
Le revenu disponible brut des ménages a en effet accéléré (+0,9%) grâce en partie à un petit sursaut du marché de l'emploi et des prestations sociales en espèces. Dans le même temps, le prix des dépenses à la consommation a décéléré (+0,3% après +0,6% au premier trimestre), ce qui renforce le pouvoir d'achat.
L’accélération du revenu s’accompagne d’une hausse du taux d’épargne des ménages, qui atteint 16,1% après 15,8 % au premier trimestre.
Le taux d’épargne financière (hors immobilier) progresse également, s’établissant à 7,1%, après 6,9%, souligne l'Insee.