Le géant des logiciels Microsoft a lancé son nouveau système d'exploitation Windows 7 dans le monde jeudi, espérant que le succès d'estime recueilli depuis quelques mois se transformera en succès public et fasse oublier les mésaventures du prédécesseur Vista.
"C'est maintenant le début, c'est maintenant qu'on verra si les vrais gens aiment Windows", a souligné le groupe, plutôt confiant après les retombées positives enregistrées à la suite des versions expérimentales testées par huit millions de personnes dans le monde.
Lors d'une "fête de lancement" à New York, le directeur général Steve Ballmer a souligné que Microsoft entendait, grâce à Windows 7, consolider son écrasante domination sur les programmes faisant marcher quelque 90% des ordinateurs dans le monde.
Vantant "la gamme et la diversité des logiciels d'application (compatibles)", il a affirmé que celles-ci s'amélioraient encore. A titre d'exemple, Microsoft a annoncé que les 360.000 titres disponibles sur la boutique du livre électronique Kindle, d'Amazon, seraient accessibles via Windows le mois prochain.
M. Ballmer a aussi vanté la présence de Windows au coeur des nouveaux ordinateurs, y compris les "netbooks", petits ordinateurs portables à bas prix, et les ordinateurs de bureau "tout en un", où l'unité centrale est intégrée à l'écran.
Il s'est gardé en revanche d'évoquer d'autres innovations technologiques où Microsoft n'a pas réussi à asseoir la même domination, en particulier les téléphones portables, qui se posent de plus en plus en alternatives aux ordinateurs.
Plus rapide au démarrage et moins gourmand en électricité, Windows 7 est vendu 120 dollars aux Etats-Unis et 120 euros en France dans sa déclinaison grand public.
L'enjeu est énorme pour Microsoft, alors que Windows a représenté 14,7 milliards de dollars de ventes en 2008-09, soit 28% du chiffre d'affaires total, et près de la moitié des bénéfices (10,9 milliards de dollars).
Il y a deux ans, la sortie du précédent système Vista, dont l'installation déclenchait des pannes en cascade, avait tourné au fiasco.
Elle avait permis à Apple de marquer durablement les esprits avec des publicités où les ordinateurs sous Windows étaient incarnés par un acteur au style ringard victime de multiples mésaventures sous l'oeil goguenard du fringant acteur incarnant Apple.
Les cabinets de marketing sont sceptiques sur l'impact de ce lancement qui est le plus carillonné pour un système d'exploitation Microsoft depuis la sortie de Windows 95.
Rien qu'en Grande-Bretagne, le groupe assurait avoir reçu plus de commandes en pré-réservation que l'éditeur du dernier opus des aventures de Harry Potter.
Des versions sur CD ont été mises en vente sitôt sonnés les douze coups de minuit dans plusieurs magasins, tandis qu'à San Francisco (Californie, ouest), les invités à une soirée spéciale se voyaient offrir le programme.
En France Microsoft a ouvert le "Window Café", une "exclusivité mondiale" au coeur de Paris, près du Châtelet. Ce lieu de démonstration sur 200 m2 doit rester ouvert "au moins jusqu'à Noël", selon Olivier Marcheteau, directeur général de la division Consumer & Online de Microsoft France.
L'action Microsoft perdait 0,60% à 26,44 dollars à la mi-journée à New York.