Le déficit commercial de la France s'est réduit en mai à 2,718 milliards d'euros, contre 3,841 milliards en avril, grâce à d'importantes livraisons d'Airbus compensant les piètres résultats enregistrés dans d'autres secteurs industriels, notamment l'automobile.
Ce niveau de déficit commercial est le deuxième meilleur résultat depuis mars 2007 et a été permis par un sursaut des exportations françaises (28,039 milliards d'euros, soit +4,5% par rapport à avril) "après douze mois de descente aux enfers", relève Alberto Balboni, économiste chez Xerfi.
Mais le chemin à accomplir est encore long avec des exportations en baisse de 18,7% par rapport à mai 2008, tempère-t-il.
Les exportations progressent en mai à et bénéficient notamment de "la performance de l'industrie aéronautique dont les ventes retrouvent le niveau record de décembre 2008" grâce aux livraisons d'Airbus, indique le ministère des Finances sur son site internet. Avec un montant de 3,09 milliards, l'industrie aéronautique française approche en effet son record mais les exportations des autres secteurs industriels "se sont stabilisées à un niveau très bas", selon M. Balboni.
L'amélioration du déficit en mai est aussi liée d'une stagnation des importations françaises, pourtant déjà à un niveau très faible (30,757 milliards d'euros. "Le recul des importations sur un an (-22,3%) reflète un fort ralentissement de la demande adressée par la France à ses partenaires, ce qui n'est pas du tout un signal rassurant pour notre économie", juge Alberto Balboni.
En mai, les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont en effet légèrement reculé (-0,2%) après deux mois de hausse. Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé du commerce extérieur français atteint 54,244 milliards d'euros.
S'il s'agit d'une légère amélioration par rapport à la même période en 2008, elle n'atteint qu'un milliard d'euros alors que la facture énergétique de la France s'est allégée dans le même temps de plus de 7 milliards, souligne l'économiste. "Dans ce contexte, on aurait pu s'attendre à une amélioration plus franche du solde commercial en 2009. Cela ne s'est pas produit car les performances de l'industrie se sont très nettement dégradées", analyse M. Balboni.
Le déficit commercial de l'industrie manufacturière a dépassé les 10 milliards d'euros sur les cinq premiers mois de l'année contre 5,9 milliards en 2008 et tous les principaux secteurs ont contribué à cette chute.
Signe de l'impact de la crise économique sur le commerce mondial, les exportations et les importations françaises reculent toutes deux de plus de 20% au cours des trois derniers mois par rapport à la même période un an plus tôt. La tendance est encore plus marquée avec les principaux partenaires européens de la France, sérieusement touchés par la récession (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Italie, etc.).
Les exportations françaises vers les pays de l'Union européenne (environ deux tiers du total) ont baissé de 25,8% au cours des douze derniers mois, et les importations de la France depuis l'UE ont reculé de 22,8%.