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L'univers impitoyable des mines congolaises met la City en émoi

Publié le 22/09/2010 11:55

Les mésaventures en République démocratique du Congo (RDC) d'une société minière canadienne mettent en émoi la City de Londres, où un grand patron jusque-là respecté est accusé d'avoir franchi la ligne rouge en rachetant à vil prix une mine de cuivre prise à son concurrent.

La bataille, féroce si l'on en croit les journaux britanniques, oppose First Quantum Minerals, cotée à la fois à Londres et à Toronto, à l'Eurasian Natural Resources Corporation (ENRC), cotée à Londres mais contrôlée par des capitaux kazakhs.

FQM affirme avoir investi plus d'un milliard de dollars en RDC avant d'être éjectée "sans aucune base légale" pour avoir notamment refusé de verser des commissions occultes.

Elle en appelle désormais à la justice internationale et reproche à sa concurrente d'avoir, sans attendre le verdict, raflé la mise pour 175 millions de dollars.

Pour sa défense, ENRC plaide le pragmatisme qui doit parfois prévaloir dans le monde impitoyable des affaires. Sans convaincre pour autant certains de ses actionnaires qui ont publiquement fait connaître leur désapprobation.

Quelle qu'en soit l'issue, l'affaire souligne, selon la presse financière, les risques encourus par les investisseurs dans un pays comme la RDC, aux immenses richesses naturelles mais en proie à une instabilité permanente. Et, qui plus est, classé parmi les 20 pays les plus corrompus au monde par l'ONG Transparency International.

Accusée de fraude fiscale par Kinshasa, FQM a quelques arguments à faire valoir pour endosser à Londres le statut de victime: elle a été expulsée coup sur coup de trois mines de RDC et, pour preuve de sa bonne foi, multiplie les recours.

Elle attend déjà le verdict de la cour internationale d'arbitrage à Paris après la résiliation en août 2009 d'un contrat qui lui permettait d'opérer à Kolwezi (sud-est de la RDC).

Son directeur général Clive Newall, qui a promis "d'aller jusqu'au bout", a annoncé cette semaine qu'il allait aussi saisir le Centre international de règlement des différends relatifs à l'investissement (Cirdi) dont le siège est à Washington.

Kinshasa a lancé de son côté une enquête contre FQM pour des "irrégularités" et des "informations suggérant que les dirigeants de la compagnie ont été impliqués dans des malversations".

La compagnie anglo-canadienne dirige maintenant sa colère contre ENRC, qui a fait une excellente opération financière en rachetant fin août la mine de Kolwezi à un intermédiaire israélien, alors que le cours du cuivre est au plus haut. Et FQM menace de traîner à son tour la compagnie kazakhe en justice.

C'est surtout le rôle joué par un des membres britanniques de la direction d'ENRC, Sir Richard Sykes, qui interpelle les milieux d'affaires.

Ancien président du géant pharmaceutique GlaxoSmithKline, il fait partie des vétérans de la City appelés à siéger comme caution morale dans les conseils d'administration des compagnies minières venues du monde entier s'introduire à la Bourse de Londres dans les années 2000, afin d'y lever des capitaux.

Dans un éditorial au vitriol, le Sunday Times accusait dans son dernier numéro Sir Richard d'avoir trahi la confiance des investisseurs en approuvant le rachat de la mine de Kolwezi par ENRC, "au risque d'y "perdre sa réputation". Une réputation dont le journal fixe le prix: 250.000 dollars par an, le montant de ses émoluments chez ENRC.

Titrant sur "la City en guerre en Afrique", le Sunday Times citait aussi une "source proche de la Banque mondiale" sur l'effet désastreux produit par cet épisode sur les investisseurs qui pourraient être tentés par une aventure congolaise.

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