La SNCF va "durcir les conditions d'échange" des billets TGV en instaurant des frais à partir d'avril, ce qui devrait permettre de mieux gérer les places et même d'en baisser les prix, a argumenté une dirigeante de l'entreprise publique.
Nous allons "travailler (sur) les places libres au dernier moment", a affirmé Rachel Picard, directrice de SNCF Voyages, évoquant l'instauration de frais de cinq euros qui "passeront à 15 euros la veille du départ", pour un échange de billets.
L'objectif, a-t-elle développé, est que les clients "remettent les places à disposition avant, pour que quelqu'un d'autre puisse les racheter" et que les trains partent plus remplis.
Ce nouveau dispositif ne concerne pas les tarifs "pro", tandis que les détenteurs de cartes de réduction n'acquitteront pas de frais "jusqu'à l'avant-veille du départ". Des frais de cinq euros s'appliqueront en revanche pour eux à partir de la veille du départ, selon Mme Picard.
Les échanges, a-t-elle précisé, concernent actuellement "environ 17%" des clients, et le nouveau dispositif, "prime à la flexibilité", permettra aussi à la SNCF d'avoir vendu "toutes les places au dernier moment, et donc de les vendre moins cher".
Mme Picard a assuré avoir "beaucoup travaillé avec les associations de consommateurs et les clients, et ça ne les choque pas du tout. Quand ils voient le bénéfice qu'ils peuvent avoir en termes de prix, ils l'acceptent". Elle a aussi mis en parallèle cette somme avec les 17,5 euros réclamés par la société ferroviaire allemande Deutsche Bahn (DB).
Contactée par l'AFP samedi pour une réaction à cette annonce, la fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) n'a pas répondu dans l'immédiat.
Vendredi, la SNCF avait annoncé qu'elle allait de nouveau devoir procéder, dans ses comptes 2015, à une dépréciation comptable de son parc de TGV, sans doute supérieure au 1,4 milliard d'euros de 2014, alors qu'un conseil d'administration a commencé à plancher sur le modèle économique du TGV pour les années à venir.
Le trafic des TGV a enregistré en 2015 une très légère hausse, de 0,4%, après plusieurs années de chute de ce qui a été longtemps la vache à lait de la SNCF.