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Etats de la zone euro prêts à sauver la Grèce : Berlin et Paris démentent

Publié le 28/01/2010 15:05

Différents gouvernements de la zone euro, dont la France et l'Allemagne, travaillent à un mécanisme de "soutien financier" à la Grèce, affirme Le Monde dans son édition de vendredi, une information démentie par Berlin et Paris tandis que le Premier ministre grec dénonçait des attaques spéculatives contre son pays.

Selon le quotidien, ces Etats européens, dont la France et l'Allemagne, "étudient, en concertation avec les instances européennes, les modalités d'un mécanisme de soutien financier" à la Grèce qui traverse la pire crise de ses finances publiques depuis trente ans avec un déficit et une dette qui ont explosé.

Interrogée à ce sujet, une porte-parole de la Commission européenne s'est refusée "à commenter les rumeurs et les articles spéculatifs".

A Paris, l'entourage de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a "formellement" démenti ces informations.

Une porte-parole du ministère allemand des Finances a aussi démenti. "Il n'existe aucune réflexion au sein du gouvernement allemand pour soutenir financièrement la Grèce pour qu'elle surmonte sa difficile situation budgétaire. Cela vaut autant pour de prétendues aides de la zone euro dans son entier que pour des aides bilatérales", a-t-elle dit.

"C'est le devoir de la Grèce d'assumer avec ses propres forces sa responsabilité en matière de stabilité de la zone euro", a ajouté la porte-parole.

Depuis Davos (Suisse), le Premier ministre grec Georges Papandréou a dénoncé les attaques spéculatives dont est victime son pays, utilisé selon lui comme le "maillon faible de la zone euro".

Selon Le Monde, en échange de leur secours financier, les Etats concernés demandent que le gouvernement grec "s'engage à amplifier son programme d'assainissement des comptes publics".

Si les traités européens interdisent en théorie toute possibilité de sauvetage financier d'un pays de la zone euro par ses pairs, "des prêts bilatéraux pourraient par exemple être accordés par les Etats volontaires" et "le versement de fonds structurels dévolus à la Grèce d'ici à 2013 pourrait être anticipé" par la Commission européenne, précise le journal.

Les consultations devraient se poursuivre d'ici le prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE prévu le 11 février à Bruxelles.

La crise des finances publiques grecques suscite depuis plusieurs mois des inquiétudes sur la cohésion d'ensemble de la zone euro, et pour la monnaie unique. Elles sont exprimées notamment en Allemagne, la plus grande économie de la zone.

Jusqu'ici, les responsables européens s'escriment à affirmer qu'il n'est pas question de venir en aide à la Grèce, car cela créerait un mauvais précédent. Le pays est invité à se débrouiller seul, en lançant les réformes structurelles jugées indispensables par ses partenaires pour réduire ses dépenses publiques.

Un soutien des autres pays européens à la Grèce "n'est pas prévu" et serait "contre-productif", avait déclaré mardi le président de la banque centrale allemande (Bundesbank), Axel Weber.

Toutefois, des voix discordantes s'élèvent en Europe pour demander qu'on vienne à la rescousse de la Grèce.

Le chef de file des socialistes au Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, a appelé jeudi la Commission européenne à proposer le lancement d'obligations européennes afin d'aider la Grèce à recevoir les fonds dont elle a besoin.

"Il est inacceptable que l'Union européenne ne montre pas plus de solidarité envers la Grèce. L'heure est venue de la soutenir et non de l'abandonner à la merci des marchés internationaux", a-t-il dit dans un communiqué.

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