Les prix du pétrole ont chuté mardi à New York, stoppés net dans leur ascension après avoir brièvement touché le seuil des 75 dollars, au plus haut depuis 10 mois, à la veille du rapport sur les stocks américains.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 72,05 dollars, en recul de 2,32 dollars par rapport à son cours de clôture de lundi.
A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance octobre a abandonné 2,44 dollars à 71,82 dollars.
Le marché a été stoppé net dans son élan, lorsque le baril a touché les 75 dollars en séance.
"Il y avait beaucoup d'anticipation sur le fait que le brut passerait la barre des 75 dollars aujourd'hui (mardi) et cela a poussé les achats sur fond d'optimisme économique", a relaté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"Mais quand cela n'est pas arrivé, les prix se sont rapidement repliés pendant l'heure du déjeuner" à New York, a poursuivi l'analyste.
Le baril s'est arrêté à 75,00 dollars exactement, un plus haut depuis 10 mois, avant de chuter jusqu'à 71,11 dollars. Il a ensuite un peu réduit ses pertes avant la fin de la séance. Cette chute d'environ 3% en clôture a mis fin à une série de cinq séances consécutives de hausse.
Pourtant, le marché avait accéléré sa hausse après une ouverture prudente mardi, soutenu par le rebond de l'indice de confiance des consommateurs aux Etats-Unis, une statistique importante alors que les investisseurs guettent un redémarrage de la consommation, moteur de l'économie américaine.
L'indice, mesuré par l'institut de conjoncture Conference Board, a rebondi en août bien au-delà des attentes des économistes, même s'il n'est pas revenu à son plus haut de l'année, qui avait été atteint en mai (54,1 points contre 54,8 points).
Les investisseurs ont par ailleurs semblé parier sur une certaine prudence avant la publication du rapport hebdomadaire sur les stocks de pétrole américains.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires s'attendent à une nouvelle diminution des stocks de brut, de 1,5 million de barils, et de ceux d'essence de 1,1 million de barils. Les réserves de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) sont attendues en hausse de 300.000 barils.
Toutefois, pour Andy Lipow, le repli spectaculaire et inattendu (de 8,4 millions de barils) observé la semaine passé était une "aberration" et l'analyste s'attendait à une nouvelle progression des stocks.
Par ailleurs, pour Adam Sieminski, de Deutsche Bank, "il y a toujours une incertitude forte sur la forme de la reprise économique".
"Si elle prend la forme d'un +V+, alors la demande devrait s'améliorer rapidement. Cela aiderait à retrouver un équilibre avec l'offre, et soutiendrait les prix", a expliqué l'analyste.
L'analyste a par ailleurs rapporté que les analystes techniques de Deutsche Bank voyaient les prix monter jusqu'à 80 dollars, mais le niveau élevé des stocks aux Etats-Unis devrait continuer de peser, selon lui.