Le gouvernement britannique a donné jeudi son feu vert à la construction d'un nouveau réseau ferroviaire à grande vitesse, reliant Londres à l'Ecosse en passant par les grandes villes comme Birmingham, Liverpool et Newcastle, réduisant ainsi les carences du pays en la matière.
L'annonce du lancement était attendue, après la publication de diverses études au cours des derniers mois.
Le ministre des Transports, Lord Adonis, a indiqué que les travaux, d'un coût approximatif de 30 milliards de livres (33 milliards d'euros), commenceront en 2017, pour un premier tronçon entre Londres et Birmingham, qui ne sera pas achevé avant au moins 2026, et coûtera entre 15,8 et 17,4 milliards de livres. Il réduira de 30 à 50 minutes le trajet entre les deux villes.
Pour l'instant, la seule ligne à grande vitesse du pays est celle empruntée par l'Eurostar entre Londres et la côte sud-est. Ce tronçon sert depuis le mois de décembre également à la desserte régionale.
Le projet nécessite un financement public important, outre une longue période de consultation, dans la mesure où il menace 440 maisons de démolition. Lord Adonis a indiqué que cette consultation serait "très intensive".
En l'état, il ne comprend pas de lien direct vers l'aéroport d'Heathrow, mais Lord Adonis, qui a qualifié le projet de "très cher à son coeur", a laissé entendre que cela pourrait évoluer, ni vers High Speed One, le tronçon utilisé par Eurostar.
Le Premier ministre Gordon Brown a estimé que la nouvelle du lancement était "des plus excitantes", mais les Conservateurs ont accusé le gouvernement d'avoir "trahi" leur propre projet de train à grande vitesse, qui envisage un lien direct avec Heathrow et pourrait commencer en 2015.
Le lancement a cependant été généralement bien accueilli. Le projet a été qualifié "d'audacieux" par l'organisme spécialisé dans le bien-être des passagers, Passenger Focus, tandis que l'association des compagnies ferroviaires a noté que l'annonce du jour "confirmait que le rail fait partie intégrante du succès à venir de l'économie britannique".
L'Institut des membres de conseil d'administration, enfin, a estimé que les sommes en jeu étaient "énormes". "Nous serions inquiets si elles venaient aux dépens d'investissements cruciaux dans le réseau routier, d'une troisième piste à Heathrow et de l'actuel réseau ferroviaire", a-t-il prévenu.