par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - L'Oréal a fait légèrement mieux qu'attendu au premier trimestre grâce à une très forte progression de ses ventes de produits de luxe et a promis une accélération dans les produits grand public en cours d'année.
Les ventes du numéro un mondial des cosmétiques ont progressé de 7,5% à 7,04 milliards d'euros, proches des 7,03 milliards du consensus Inquiry Financial réalisé pour Reuters.
En données comparables, la croissance a atteint 4,2%, après une nette accélération (+4,8%) au 4e trimestre de 2016, alors que les analystes attendaient en moyenne une hausse de 3,9%.
Tirée par le maquillage et la Chine, la division luxe (Lancôme, Saint Laurent, Armani, Kiehl's) a vu ses ventes décoller de 12,2% en comparables, faisant écho aux 12% engrangés par les cosmétiques de LVMH (PA:LVMH) (Dior, Guerlain, Givenchy).
A l'inverse, toutes autres divisions ont ralenti, notamment celle des produits grand public (L'Oréal Paris, Garnier Maybelline), première par le chiffre d'affaires, et dont la croissance est tombée à 1,4% (après +4,2% au 4e trimestre 2016).
L'Oréal a expliqué que le marché avait été "extrêmement atypique" en début d'année, avec notamment un ralentissement inattendu (+2%) dans les produits de grande consommation aux Etats-Unis et en Europe, pour des raisons "diverses", et une très forte accélération dans le luxe, tirée par la Chine.Son PDG a toutefois dit constater une normalisation vers un "profil plus habituel" et a assuré être "très confiant" dans la capacité de L'Oréal à pouvoir retrouver une croissance "très saine de la division grand public dans les trimestres à venir".
"Le marché revient à la normale, le grand public va mieux aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest et le luxe se calme un peu", a-t-il dit lors d'une conférence téléphonique.
La division grand public devrait aussi profiter d'importants lancements, notamment les nouvelles colorations pour cheveux de L'Oréal Paris destinées aux millenials ou de nouveaux produits de soin de la peau de Garnier.
CONTRASTE GÉOGRAPHIQUE
Jean-Paul Agon a également confirmé que la croissance de l'ensemble de l'année serait supérieure à celle du premier trimestre.
L'Oréal a aussi ralenti à seulement 2,8% dans la cosmétique active (La Roche (SIX:ROG) Posay, Vichy) et est tombé dans le rouge (-1,8%) dans les produits "professionnels" pour coiffeurs.
Les performances ont également été contrastées sur le plan géographique, avec une accélération en Asie Pacifique (+7,1%) et une solide dynamique en Europe de l'Est et de l'Ouest malgré une baisse en France dans un marché toujours très difficile.
A l'inverse, la tendance a ralenti aux Etats-Unis (+3,8%) et en Amérique latine (+4,6%) avec un marché brésilien toujours déprimé par la crise. Elle a décroché (-19%) en Afrique-Moyen Orient, où l'Arabie Saoudite ralentit en raison de la transition en cours entre distributeurs classiques et e-commerce.
Jean-Paul Agon a également estimé que la croissance du marché mondial avait été inférieure aux prévisions au premier trimestre, aux environ de 3,5%, mais qu'elle devrait revenir aux environs de 4% sur l'ensemble de l'année.
Comme à son habitude, le groupe s'est dit "confiant" dans sa capacité à réaliser, en 2017, "une nouvelle année de croissance du chiffre d’affaires et des résultats".
Porté par une très forte dynamique dans le maquillage, dont les ventes ont grimpé de 15% en 2016 grâce à l'effervescence d'un marché mondial tiré par les réseaux sociaux et à la mise en scène de soi, le groupe avait bouclé l'année 2016 sur une solide croissance organique de 4,7%.
Au premier trimestre, les ventes de maquillage, toutes divisions confondues, ont encore décollé de 15%, tandis que le parfum et les crèmes de soin ont signé ont limité leur hausse à environ 2% ou 3%.
(Edité par Cyril Altmeyer)