Le géant de la chimie BASF a publié vendredi des résultats solides pour 2011 et affiché un certain optimisme pour les deux années à venir.
Il a annoncé avoir réalisé en 2011 un bénéfice net part du groupe de 6,19 milliards d'euros, en hausse de 35,8% sur un an, pour un chiffre d'affaires de 73,50 milliards d'euros, en progression de 15,1%.
BASF a grandi l'an dernier grâce au rachat bouclé fin 2010 de son compatriote Cognis, qui lui a coûté 700 millions d'euros et qui pour la première fois a été totalement consolidé dans ses comptes en 2011.
Le bénéfice a lui été gonflé par la vente d'une participation importante de BASF dans le fabricant d'engrais K+S, qui a rapporté 887 millions d'euros, et par une baisse du taux d'imposition.
BASF a ajouté dans un communiqué qu'il tablait pour 2012 sur une progression du chiffre d'affaires comme du résultat d'exploitation (Ebit), hors effets exceptionnels liés à des acquisitions ou des cessions.
En 2011, l'Ebit hors exceptionnels a progressé de 3,8% à 8,45 milliards d'euros.
Le groupe entend verser au titre de l'exercice écoulé un dividende augmenté de 13,6%, à 2,50 euros par action.
Sur le seul quatrième trimestre, le tableau est plus contrasté pour BASF, qui a certes augmenté son chiffre d'affaires de la période de 10% sur un an à 18,1 milliards d'euros, mais a vu son Ebit hors exceptionnels reculer de 14% à 1,5 milliard, ce qui "reflète le ralentissement de la conjoncture", selon BASF.
Ces chiffres sont toutefois dans l'ensemble supérieurs aux prévisions des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
Les résultats sont "très bons" pour la maison de courtage Silvia Quandt, notant que l'action approchait de son plus-haut historique, à 70 euros.
"Les liquidités et le dividende sont solides. Nous confirmons notre recommandation à l'achat", écrivait pour sa part Nadeshda Demidova, d'Equinet.
La Bourse était sur la même ligne: vers 10h40 GMT, BASF affichait une hausse confortable de 1,70% à 65,68 euros, sur un indice Dax en hausse de 0,91%.
"La tendance observée au début du deuxième semestre 2011 s'est confirmée. Les clients ont adopté une gestion plus prudente, ont réduit leurs stocks et renvoyé des commandes à plus tard", écrit le groupe dans son communiqué.
Pour l'année en cours, BASF estime que "les impulsions de croissance viendront surtout des pays émergents", tandis que la crise de la dette entre autres "handicape la croissance" aux Etats-Unis et en Europe. La hausse du prix des matières premières, et surtout du pétrole, inquiète également le groupe.
L'activité doit être soutenue en particulier par la division de produits chimiques, ainsi que par la reprise de la production pétrolière en Libye, où BASF est très présent via sa filiale Wintershall.
Pour 2013, le groupe veut continuer sur sa lancée et "augmenter encore les ventes et le résultat, à condition que la crise de la dette en zone euro ne s'aggrave pas, et que la reprise en Amérique du Nord se poursuive".
Le patron Kurt Bock a toutefois reconnu lors d'une conférence de presse qu'il n'était "pas du tout à l'aise à l'idée de parler de 2013", mais qu'il était "obligé par la loi" de donner des prévisions.