Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a salué les engagements des Etats-Unis pour lutter contre la faiblesse du dollar, qui pénalise la reprise mondiale, dans une interview accordée au journal Le Monde daté de mercredi.
"La force du dollar (...) est non seulement dans l'intérêt des Etats-Unis mais aussi de la communauté internationale tout entière", a souligné M. Trichet.
La veille à New York, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke avait affirmé qu'il surveillait étroitement le taux de change du dollar et que l'institution était "attentive aux implications de l'évolution de la valeur du dollar" pour sa politique.
La politique monétaire souple de la Fed, qui maintient des taux directeurs proches de zéro, pèse actuellement sur la monnaie américaine, peu rémunérée, et par répercussion l'euro fort pénalise les exportations européennes.
"L'euro n'a pas été créé pour lutter contre le dollar" ou pour se substituer à lui comme monnaie de réserve internationale, mais pour "parachever le grand marché européen", a ajouté M. Trichet.
"La BCE ne fait pas campagne pour l'usage international de l'euro" et laisse les marchés prendre leurs décisions librement, a précisé le Français.
M. Trichet a également réitéré ses appels à la prudence concernant l'évolution de la conjoncture, sur laquelle l'incertitude demeure "exceptionnellement élevée" selon lui.
Et il a une nouvelle fois appelé les pays de la zone euro à ne pas trop creuser leurs déficits, sous peine de handicaper la reprise.
La BCE prévoit "un dénouement progressif" de ses opérations non conventionnelles "le moment venu", a répété par ailleurs M. Trichet, alors que l'institution francfortoise a mis en place en raison de la crise des opérations exceptionnelles d'injection de liquidités sur le marché monétaire.
Il a aussi une nouvelle fois qualifié "d'approprié" à l'heure actuelle le niveau des taux directeurs de la BCE, une manière de dire que ces taux ne sont pas près de bouger.