Le président américain Barack Obama a annoncé mardi que les plus grandes institutions financières du pays, dont la faillite mettrait en danger l'ensemble du système économique, allaient être placées sous la supervision d'un régulateur unique.
M. Obama a révélé cette proposition lors d'un entretien avec la chaîne d'informations financières CNBC, où il était interrogé sur la réforme des autorités de régulation financière qu'il doit présenter mercredi.
"Ce que nous avons, dans notre proposition, c'est que pour les institutions de premier ordre, les grandes institutions qui, si elles font faillite, exigent que nous les renflouions, ces gens-là vont être sous l'autorité d'un corps de régulation unique", a-t-il expliqué.
"Pour ce qui concerne les plus petites banques, les banques locales, la FDIC (l'agence fédérale de garantie des dépôts bancaires, ndlr) a fait un bon travail. Et nous avons confiance en elle pour continuer", a-t-il précisé.
"Donc notre conception globale n'a pas été de complètement abandonner les aspects du système qui fonctionnaient mais plutôt de nous concentrer sur ceux qui ne fonctionnaient pas, et d'essayer de combler les lacunes", a-t-il poursuivi.
Il a ajouté que pour l'exécutif, "la vitesse est importante" pour l'entrée en vigueur de cette réforme.
"Nous voulons être sûrs de mettre le meilleur schéma de régulation possible en place pour ne pas répéter les erreurs du passé", a souligné M. Obama.
"Avions-nous une autorité pour gérer la situation si une institution en particulier comme AIG s'effondre pour la mettre en quarantaine, de sorte à ne pas faire s'effondrer l'ensemble du système? Non, nous n'avions pas cette autorité", a-t-il rappelé.
L'Etat américain a dû injecter plus de 170 milliards de dollars entre septembre et mars pour sauver AIG, ex-numéro un mondial de l'assurance, d'une faillite qui aurait ébranlé l'ensemble du système financier mondial.
Le cas AIG avait révélé les graves lacunes du système de régulation financière américain, les énormes risques pris par le groupe sur les marchés financiers n'ayant jamais été détectés, et son sauvetage ayant dû être organisé par la Réserve fédérale, qui s'était révélée être la seule institution à pouvoir agir.