TULLE, Corrèze (Reuters) - François Hollande a estimé samedi à Tulle, en Corrèze, que l'initiative qu'il a défendue avec Angela Merkel vendredi à Moscou devant le président russe, Vladimir Poutine, représentait une des dernières tentatives de contrecarrer en Ukraine le risque de guerre aux portes de l'Europe.
"Nous faisons tout avec la chancelière pour qu'il y ait un accord. Mais pour qu'il y ait un accord, il faut que les acteurs eux-mêmes l'admettent, le veulent. Ils le cherchent. A nous de les mener vers la conclusion (...)", a dit le président français à la veille d'un entretien téléphonique à quatre, dimanche, entre lui-même, la chancelière allemande, le président russe et le chef de l'Etat ukrainien, Petro Porochenko.
"Je ne veux pas donner de pronostics. Je suis aujourd'hui dans la recherche, qui prendra encore quelques jours, pour arriver à une conclusion(...). Je le fais en tant qu'Européen (...) En tant qu'ami de la Russie parce que je ne veux pas que la Russie s'isole du reste du monde", a continué François Hollande.
"Si nous ne parvenons pas à trouver, non pas un compromis, mais un accord durable de paix, nous connaissons parfaitement le scénario. Il a un nom, il s'appelle la guerre", a ajouté le président français.
"La chancelière et moi-même considérons qu'il y a un risque de guerre aux portes de l'Europe(...)", a-t-il estimé.
Frnaçois Hollande et Angela Merkel ont eu un entretien de cinq heures vendredi avec Vladimir Poutine et sont repartis de Moscou sans promesse de cessez-le-feu.
Angela Merkel, pour sa part, a dit ignorer si l'initiative franco-allemande avait des chances d'aboutir.
"On ne peut pas dire si les discussions que le président français et moi avons eues hier à Moscou aboutiront", a-t-elle déclaré samedi à Munich, à la Conférence sur la sécurité à laquelle assistent aussi le président ukrainien et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Mais à mon avis - et c'est aussi celui du président français - cela vaut la peine d'essayer. C'est bien le minimum que nous devons aux populations touchées en Ukraine", a-t-elle ajouté.
Il n'y a aucune garantie, a-t-elle dit en outre, que Vladimir Poutine fera bel et bien ce qu'on attend de lui.
(Elizabeth Pineau, avec Eric Faye à Paris, Noah Barkin et Stephen Brown à Munich, édité par Gilles Trequesser)