Wall Street a fini en baisse mercredi, les investisseurs faisant preuve d'une nervosité grandissante à l'approche du sommet de l'UE, dans lequel ils ont placé leurs espoirs de voir la crise de la zone euro enfin résolue: le Dow Jones a cédé 0,63%, le Nasdaq 2,01%.
Selon les cours définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 72,43 points à 11.504,62 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 53,39 points à 2.604,04 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 1,26% (15,50 points) à 1.209,88 points.
"L'atmosphère du marché est en train de se détériorer au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'échéance, ce qui est assez classique comme phénomène", a résumé Evariste Lefeuvre, chef économiste de Natixis pour les Amériques.
Wall Street avait bondi mardi soir après la publication d'informations faisant étant d'un accord franco-allemand devant être ratifié dimanche pour renforcer nettement le Fonds de secours de la zone euro (FESF) et apporter une réponse définitive à la crise de la dette.
"Il y a beaucoup trop d'attentes", a-t-il insisté, "le marché commence à se dire qu'il a peut-être été un peu trompé".
Wall Street a nettement chuté peu après 18H00 GMT, au moment où le président français Nicolas Sarkozy rencontrait à Francfort la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que le président sortant de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet. Assistaient également à cette réunion: les présidents de l'Union européenne et de la Commission européenne Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde et le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.
"Le fait que Trichet, Merkel et Sarkozy se rencontrent ça inquiète tout le monde, ça veut dire qu'ils n'arrivent pas à parler d'une même voix", a souligné M. Lefeuvre.
A l'origine du recul amplifié de Wall Street: un article du Wall Street Journal selon qui les avocats des gouvernements des 17 pays membres de la zone euro et des institutions européennes ont rejeté le principe de garanties directes au FESF, relevant que cela allait à l'encontre des traités.
Les Européens négocient actuellement sur des moyens techniques destinés à augmenter la capacité de prêt du FESF, le fonds de secours de la zone euro, par "effet de levier", sans que les Etats aient à augmenter leur contribution.
Le marché obligataire a fini en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a avancé à 2,159% contre 2,151% mardi soir et celui à 30 ans à 3,169% contre 3,157%.