La ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est engagée lundi à communiquer à la justice "tout ce qui est en (sa) possession" sur le règlement de l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais qui lui vaut d'être mise en cause par des députés socialistes, s'exprimant devant la presse à Bercy.
"J'ai tout effectué, toujours en totale transparence, je tiens à la disposition du Procureur général tout ce qui est en ma possession", a déclaré Mme Lagarde précisant qu'elle avait "demandé au bâtonnier Repiquet (Yves Repiquet, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris, NDLR) d'examiner les suites" qu'elle pourrait donner à cette affaire.
Assurant que son "action est constamment et sans exception guidée par l'intérêt général", Mme Lagarde a affirmé avoir déjà "communiqué toutes les informations, tous les documents, répondu à toutes les questions y compris devant la Commission des finances" de l'Assemblée.
La ministre de l'Economie s'est dite aussi "parfaitement sereine en face d'accusations sans aucun fondement, fausses et sans preuves", se disant "indignée personnellement par le processus".
Christine Lagarde avait déjà fait savoir samedi qu'elle envisageait de poursuivre en justice les députés socialistes qui l'accusent d'"abus d'autorité" dans le règlement de l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais.
Les députés PS contestent le choix de Mme Lagarde d'avoir recouru à un tribunal arbitral en 2008 plutôt que de s'en remettre à une Cour d'appel pour régler l'affaire Tapie.
C'est ce tribunal qui, après plus de 15 ans de bataille judiciaire, a condamné en 2008 le Consortium de réalisation (CDR, gérant le passif du Crédit Lyonnais) à verser 285 millions d'euros de réparations à M. Tapie, dont 45 millions pour le seul préjudice moral.