Les prix à la consommation ont continué de progresser fortement aux Etats-Unis en avril, mais les deux moteurs de leur hausse récente, l'énergie et l'alimentation, ont nettement baissé de régime, indiquent des chiffres officiels publiés vendredi à Washington.
L'indice des prix à la consommation a progressé pour le dixième mois d'affilée par rapport au mois précédent, de 0,4% en données corrigées des variations saisonnières, après avoir gagné 0,5% en mars, a indiqué le département du travail.
La hausse de l'indice s'est révélée conforme à la prévision médiane des analystes.
L'inflation mesurée au niveau des consommateurs est supérieure ou égale à 0,4% depuis le mois de décembre.
La hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation, qui a tiré l'indice depuis cette date, a néanmoins ralenti en glissement mensuel.
Selon le ministère, les prix de l'énergie ont augmenté de 2,2% en avril (contre 3,5% en mars), et ceux de l'alimentation de 0,4% (contre 0,8%).
Hors alimentation et énergie, l'inflation dite de base, est passée de 0,1% en mars à 0,2% avril.
En glissement annuel, la remontée des prix se fait nettement sentir.
L'inflation, qui n'était encore que de 1,1% en novembre, a progressé de 0,6 point pour atteindre 3,2% en avril, son niveau le plus haut depuis octobre 2008.
Signe que la hausse des prix ne se limite pas à l'énergie et à l'alimentation, l'inflation de base a progressé pour le sixième mois d'affilée, pour atteindre 1,3%, son niveau le plus haut depuis le mois de février 2010.
La hausse des prix apparaît désormais supérieure à ce que la banque centrale (Fed) juge souhaitable.
Jugeant que la poussée d'inflation actuelle résulte essentiellement de la hausse des prix du pétrole et qu'elle ne devrait être que passagère, la Fed ne voit pour l'instant aucune raison de lutter contre la hausse des prix en réfrénant sa politique monétaire ultra-accommodante destinée à soutenir la reprise de l'économie américaine.
Elle compte donc conserver encore assez longtemps son taux directeur à quasi zéro et continuer de créer des dollars en masse jusqu'à la fin du mois de juin pour tenter de maintenir les taux d'intérêts à long terme le plus bas possible.
La hausse des prix grève cependant lourdement le pouvoir d'achat des Américains et se ressent donc sur les dépenses des ménages, moteur traditionnel de la croissance de l'économie américaine: la hausse de la consommation a nettement ralenti depuis le début de l'année.
Selon le département du Travail, le salaire hebdomadaire moyen réel a continué de reculer en avril, où il a baissé de 0,3% sur un mois.
En glissement annuel, son recul s'est intensifié, pour atteindre 0,6%, en avril contre 0,1% en mars.
Le mouvement a pris de l'ampleur au cours des six derniers mois: alors que le chômage reste très élevé le ministère précise que les Américains ayant un emploi ont vu leur salaire réel baisser de 1,7% depuis octobre 2010.