Des ingénieurs du groupe français Thales participent au Japon à l'enquête sur la batterie lithium-ion victime d'une surchauffe qui a forcé un Boeing 787 à atterrir en catastrophe sur un aéroport du sud de l'archipel, a-t-on appris mercredi auprès des autorités nippones.
"Des personnes de Thales prennent désormais part à l'analyse", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Commission japonaise de la sécurité aérienne.
La batterie en question, actuellement examinée au Japon, est fabriquée par la société japonaise GS Yuasa mais assemblée dans un système électrique par Thales.
Réduite à un bloc noirci, la batterie du Boeing 787 Dreamliner incriminé, un exemplaire d'All Nippon Airways (ANA), a été confiée mardi à l'Agence spatiale nippone (Jaxa), qui l'examine à l'aide d'un appareil à rayons x.
L'unité de recharge conçue par Thales devrait de la même façon être examinée avec ces techniques d'imagerie qui permettent de reconstituer des vues en deux ou trois dimensions des structures intérieures des objets.
Avec ces moyens dits tomographiques, les scientifiques de la Jaxa espèrent cerner les anomalies qui ont pu causer la surchauffe de cet accumulateur lithium-ion, obligeant le pilote à poser l'avion en urgence mercredi 16 janvier à Takamatsu (sud).
Cet incident a conduit les autorités mondiales de la sûreté aérienne à clouer au sol les 50 Boeing 787 en service dans le monde, en attendant que le problème soit élucidé.
Une surchauffe d'accumulateur lithium-ion peut provenir de diverses origines, d'un défaut intrinsèque, d'une surcharge, d'un souci de courant électrique, d'un manque de ventilation ou de tout autre anomalie ou vice de conception.
Vendredi dernier, les enquêteurs avaient déjà ouvert la batterie, dans un piteux état, et commencé de l'examiner en détail.
Les autorités japonaises et américaines ont aussi inspecté les lignes de production de batteries lithium-ion du fabricant nippon GS Yuasa.
Ces études sont complétées par l'examen des données contenues dans la boîte noire sur l'évolution des paramètres techniques durant le vol ANA interrompu.
Il s'agissait du deuxième problème grave sur une batterie de Boeing 787 en moins de deux semaines, après celui survenu à Boston sur un exemplaire de Japan Airlines (JAL). Une enquête est aussi ouverte par les autorités japonaises et américaines sur cet incident lié aux équipements fournis par GS Yuasa et Thales.
En attendant d'avoir l'assurance que les batteries et le système électrique sont sans danger, Boeing a décidé de suspendre les livraisons de son dernier né et fleuron 787 Dreamliner.