La croissance économique en France a été conforme aux prévisions et en ligne avec les attentes du gouvernement, à 0,4% au troisième trimestre, selon l'Insee, chiffre qualifié de "bon" par la ministre de l'Economie.
Pour Mme Lagarde, interrogée au téléphone par l'AFP depuis le sommet du G20 à Séoul, "c'est un bon chiffre qui consolide l'entrée dans l'après-crise, dans un contexte international qui s'est un peu tassé, avec beaucoup de révisions de croissance" à la baisse.
Après 0,2% au premier trimestre et l'embellie du deuxième (+0,7%), la croissance pourrait atteindre 1,6% en 2010, estimait l'Insee dans ses dernières prévisions, sous réserve que le dernier trimestre soit également conforme à ses attentes (+0,4%).
Ce serait un tout petit peu mieux que les 1,5% sur lequel tablait le gouvernement dans ses prévisions budgétaires.
Les dépenses de consommation des ménages, traditionnel moteur en France, ont progressé plus vivement au troisième trimestre qu’au deuxième (+0,6% après +0,3%), a précisé l'Institut national de la statistique.
"Les Français ont recommencé à investir dans le logement", a noté la ministre, tout comme l'Insee relevait une "accélération" de l'investissement des ménages (+1,0% après 0,2%), en particulier dans la construction où il "renoue avec la croissance, après neuf trimestres consécutifs de contraction".
Selon l'Insee, l'investissement a ralenti au troisième trimestre (+0,5% après +0,9%) mais la ministre s'est félicitée malgré tout que "l'investissement des entreprises continue à progresser".
En revanche, le solde des importations et exportations, négatif, a continué de peser sur la croissance. L'Insee relève des importations qui "restent dynamiques (+4,1% après +3,9%), plus encore que les exportations (+2,5% après +2,6%)".
"Par conséquent, le solde commercial se détériore de nouveau, contribuant pour -0,5 point à la croissance du PIB (après -0,4 point)", ajoute l'institut.
Mme Lagarde a pour sa part exhorté les entreprises à "se mobiliser à l'export", parlant "d'une compétition de tous les instants".
Pour 2011, la ministre de l'Economie se veut optimiste. La prévision gouvernementale de 2% de croissance en 2011 "paraît raisonnable", soutient-elle, même si le gouvernement se situe "plutôt dans la fourchette haute" des "prévisions internationales", qui "varient de 1,6 à 2,1%".
"Je maintiens cette prévision à 2%", a-t-elle enchaîné tout en observant que "l'instabilité et la volatilité des monnaies", au coeur des discussions du G20 à Séoul, étaient "évidemment un facteur d'incertitude".
"D'où l'impérieuse nécessité de faire évoluer le système monétaire international", a-t-elle insisté.