La Bourse de New York, revenue à petits pas à portée de ses meilleurs niveaux depuis le printemps, va s'en remettre la semaine prochaine à la banque centrale américaine (Fed) pour jauger la gravité du ralentissement économique.
Sur la semaine écoulée, troisième d'affilée de hausse, le Dow Jones a gagné 1,39%, terminant à 10.607,85 points. L'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street s'est approché à moins de cent points (environ 1%) de son dernier pic, début août, quand il évoluait au plus haut depuis mai.
Le Nasdaq, à dominante technologiques, a progressé de 3,26% à 2.315,61 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 1,45% à 1.125,59 points.
La semaine a bien commencé lundi, avec l'adoption par le Comité de Bâle d'une réforme du système bancaire mondial moins restrictive que certains le craignaient, et des indicateurs économiques spectaculaires en Chine.
La tendance s'est ensuite confirmée "parce que les nouvelles concernant l'économie et l'inflation étaient bonnes" aux Etats-Unis, explique Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
"Les indicateurs économiques, en particulier les ventes de détail et dans l'industrie, nous ont indiqué que la probabilité d'un retour en récession était plus faible que ce que beaucoup pensaient", ajoute-t-il.
Malgré de nombreuses statistiques, en majorité meilleures que prévu, les séances ont été presque systématiquement hésitantes.
"Je m'attendais à une semaine plus enthousiasmante, c'est la première semaine complète après les vacances d'été, mais le volume d'échanges est resté faible, et les mouvements très limités", constate Gina Martin, de Wells Fargo Securities. "Il semble que le marché attende la réunion de la Fed la semaine prochaine, parce qu'on entend énormément de rumeurs sur de possibles mesures d'assouplissement monétaire", qui consistent essentiellement à acheter des titres sur les marchés du crédit pour soutenir l'activité, relève-t-elle.
La Réserve fédérale réunit mardi son comité de politique monétaire. Son président, Ben Bernanke, a assuré fin août qu'elle était "prête" à prendre de nouvelles mesures si la situation l'exigeait, jugeant cependant cette probabilité faible.
"Je ne pense pas que le marché anticipe vraiment l'adoption de mesures d'assouplissement la semaine prochaine, mais il s'attend à voir la Fed reconnaître que la situation s'est détériorée, et signaler un assouplissement pour les prochains mois si les statistiques restent mauvaises", juge Gina Martin.
Si la banque centrale adoptait de telles mesures dès la semaine prochaine, "le consensus, c'est que le marché va progresser, ce avec quoi je suis d'accord, mais le mouvement pourrait faire long feu, parce que cela confirmerait nos pires craintes", prévient-elle.
D'autres indicateurs sont attendus dans la semaine: mises en chantier de logements et permis de construire mardi, indicateur composite de l'activité et ventes de logements anciens jeudi, puis vendredi les ventes de logements neufs et les commandes de biens durables.
"Au point où on en est, les actions semblent bon marché du point de vue de leur valeur et des attentes de bénéfices (pour les sociétés), par rapport à d'autres actifs", estime John Stoltzfus, de Ticonderoga Securities.
Les prix des matières premières notamment atteignent des sommets: historique pour l'or, plus haut depuis plusieurs années pour l'argent, le coton, le maïs.