Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), la troisième depuis le début de l'année à se rendre au Zimbabwe, est arrivée lundi dans ce pays africain à l'économie en ruine, pour évaluer les politiques économiques du gouvernement, a-t-on appris auprès de la délégation.
"La mission du FMI étudiera les performances économiques depuis la mise en place du gouvernement d'union en février", a déclaré à l'AFP une source proche de la délégation.
"Elle aura notamment des réunions avec des représentants du gouvernement et du secteur industriel", a-t-il ajouté.
Selon un communiqué du FMI, l'équipe doit évaluer le montant des devises étrangères qui entrent dans le pays, et l'état des réserves de l'Etat zimbabwéen.
Elle doit aussi s'entretenir avec l'agence onusienne du Programme alimentaire mondial (PAM) sur les besoins de la population. En mai, l'ONU avait revu de 30% à la hausse les besoins humanitaires du Zimbabwe jusqu'en mai 2010, estimant avoir besoin de 718 millions de dollars (513 millions d'euros) pour nourrir six millions de personnes menacées de famine sur une population officielle totale de 12 millions.
La mission du FMI est la troisième à se rendre au Zimbabwe depuis le début de l'année et la deuxième depuis que l'organisation financière internationale a repris, en mai, son aide technique à ce pays après plusieurs années d'interruption.
La reprise de l'aide technique intervient après la formation en février d'un gouvernement d'union nationale dirigé par Morgan Tsvangirai, qui réunit les anciens ennemis d'hier après la défaite historique du régime de Robert Mugabe aux législatives de mars 2008.
La mise en place de ce gouvernement a suscité l'espoir d'une amélioration de l'économie du pays, où 94% de la population active est au chômage. Après une année d'inflation inouïe de l'ordre de plusieurs milliards pour cent en 2008, les prix ont d'ailleurs commencé à baisser légèrement depuis février.
Le gouvernement d'union a estimé avoir besoin de plus de 8,5 milliards de dollars (6 milliards d'euros) pour reconstruire des infrastructures exsangues et relancer le système économique en ruine. Mais il peine à attirer dons et prêts financiers.