Rassurée sur la solidité des entreprises et malgré un avertissement sur la dette américaine, la Bourse de New York s'est propulsée cette semaine à de nouveaux sommets, avant de découvrir de nouveaux résultats de sociétés et une Fed nouvelle formule.
"Vu les débuts difficiles que l'on a eus lundi, il était difficile d'imaginer terminer sur une note aussi positive", observe Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a gagné 1,33% pour finir à 12.505,99 points, son plus haut niveau depuis juin 2008.
Le Nasdaq, à dominante technologique, est monté de 2,01% à 2.820,16 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 de 1,34% à 1.337,38 points.
Les indices ont pourtant commencé par une chute de plus de 1%, dans un marché surpris par l'avertissement de l'agence Standard and Poor's sur la dette américaine, les Etats-Unis ayant désormais une chance sur trois de perdre leur note "AAA" dans les deux prochaines années.
"Toutefois (l'impact) a été relativement mineur parce que ce n'était pas une nouvelle information à proprement parler, et le reste de la semaine a été consacré à couvrir ces pertes, alors que les résultats publiés s'avéraient tous les jours meilleurs", précise Dan Greenhaus, de Miller Tabak.
La saison des résultats avait été lancée la semaine précédente dans une ambiance mitigée, avec plusieurs déceptions.
Mais une salve de publications meilleures qu'attendu a rapidement rassuré les investisseurs.
Le secteur technologique, l'un des plus représentés au sein de l'indice S&P 500, a en particulier affolé les statistiques, à l'image du numéro un mondial des microprocesseurs Intel ou de l'informaticien Apple. Les investisseurs ont d'autant plus salué les performances qu'ils craignaient un impact du séisme japonais sur le bilan des compagnies.
Les publications seront encore très nombreuses la semaine prochaine, avec en particulier le groupe de messagerie UPS mardi (considéré avec son concurrent FedEx comme des baromètres de l'activité) ou le géant informatique Microsoft jeudi. L'avionneur Boeing est attendu mercredi et les groupes pétroliers ExxonMobil et Chevron respectivement jeudi et vendredi.
Huit des trente composants du Dow Jones doivent rendre leur copie la semaine prochaine.
Outre les résultats, la semaine à venir promet d'être chargée.
"Ca va venir de tous les côtés: de l'angle politique à l'angle des indicateurs macroéconomiques, aux résultats. Ca pourrait être assez agité", prévient Gina Martin.
Des indicateurs sur l'immobilier et le consommateur sont attendus: ventes de logements neufs (lundi) et prix de l'immobilier (mardi) en début de semaine. Le Conference Board et l'université du Michigan publieront leurs indices de confiance des consommateurs mardi et vendredi. La fin de semaine verra aussi la parution des chiffres des dépenses et revenus des ménages.
En outre, deux grands rendez-vous sont attendus. La première estimation de la croissance américaine au premier trimestre sera publiée jeudi.
"Cela pourrait faire bouger le marché, devenu très optimiste alors que les économistes ont revu en baisse leurs estimations de façon assez systématique ces dernières semaines", prévient Gina Martin.
Les investisseurs attendaient également la réunion de politique monétaire de la banque centrale, dont les conclusions seront rendues mercredi. Pour la première fois, une conférence de presse sera organisée à l'issue de la rencontre.
"C'est très inhabituel, très nouveau, personne ne sait à quoi s'attendre", note Dan Greenhaus.
La politique de la Fed reste très généreuse, face à une agressivité plus forte de la part d'autres banques centrales mondiales. Le dollar est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis près d'un an et demi face à l'euro, qui a dépassé le seuil de 1,46 dollar.