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Les premiers palaces français voient le jour mais ne font pas l'unanimité

Publié le 05/05/2011 08:55
Mis à jour le 05/05/2011 20:25

Huit hôtels en France font officiellement partie jeudi du nouveau club très fermé des palaces, une distinction créée pour mettre en avant "l'excellence à la française" dans une concurrence internationale rude, mais qui ne fait pas l'unanimité.

Quatre hôtels ont été retenus à Paris - Le Bristol, le Meurice, le Park Hyatt Vendôme et le Plaza-Athénée - et quatre en province dont deux à Courchevel - les Airelles et Cheval Blanc -, un à Biarritz avec l'Hôtel du Palais et un à Saint-Jean-Cap-Ferrat avec le Grand-hôtel du Cap-Ferrat.

La distinction "palace", avec ses critères d'attribution, avait été créée officiellement en novembre, pour mettre fin à l'utilisation par qui le voulait de cette appellation.

Sa naissance s'était inscrite aussi dans le prolongement de la refonte du classement hôtelier français qui s'est traduite par la création d'une cinquième étoile.

Mais avec 127 établissements ayant atteint ce niveau, il s'agissait de distinguer des "hôtels d'exception".

Alors que l'hôtellerie de luxe a affiché l'an dernier des croissances supérieures au reste du secteur, la valorisation de ces hôtels était "indispensable" selon certains professionnels pour les rendre plus visibles sur la scène internationale.

Quatorze établissements au total avaient déposé un dossier auprès d'Atout France, organisation de promotion touristique chargée aussi d'instruire la première phase d'éligibilité (taille minimale de chambre, nombre de suites etc).

Le jury était chargé d'instruire des critères subjectifs (caractère exceptionnel de l'établissement, excellences du service, de la restauration etc).

"Un palace n'est pas un espace enfermé entre quatre murs. C'est une sorte de roman, de lieu mythique, celui qui y pénètre s'avance comme dans un royaume de 1.001 nuits", a expliqué en préambule Dominique Fernandez, président du jury "palace" et académicien.

Pressé de questions par les journalistes sur l'absence du George V ou du Ritz, il a répondu: "quand on décerne le prix Goncourt, on ne dit pas pourquoi le rival a perdu".

Ni M. Fernandez ni Atout France n'ont souhaité s'exprimer sur les recalés.

François Delahaye, patron du groupe Dorchester dont deux des hôtels (Meurice et Plaza-Athénée) ont reçu la précieuse distinction, a parlé à l'AFP de "victoire amère".

"Le jury s'est décrédibilisé en ne sélectionnant pas le Ritz et surtout le George V", a-t-il expliqué.

Gabriel Matar, directeur France du cabinet spécialisé Jones Lang LaSalle, juge, lui, que "les jurés ont sonné le deuil du titre", a-t-il dit à l'AFP.

"Trouvez quelqu'un qui dise que le George V n'est pas bon! On peut ne pas aimer son style mais en ce qui concerne la qualité du service, c'est la référence", a-t-il dit.

Laurent Duc, président des hôteliers au sein de l'Umih, le principal syndicat du secteur, juge au contraire que "si cela avait été comme à l'Ecole des Fans, avec 10 à tout le monde, cela aurait encore plus décrédibilisé" la distinction.

Le George V pourra de nouveau postuler bientôt.

Le secrétaire d'Etat au Tourisme, Frédéric Lefebvre, a annoncé jeudi peu avant la remise de la première plaque "palace" à Didier Le Calvez, le patron du Bristol, près de l'Elysée, que la date limite de dépôt des prochaines candidatures était fixée au 30 juin.

De même, il a précisé que les conditions avaient été assouplies pour les délais d'ancienneté d'exploitation. Les nouveaux hôtels devront attendre douze mois et non plus 30. Ceux qui ont fermé un an ou plus pour une rénovation totale patienteront six mois.

De quoi susciter des vocations comme celle du Royal Monceau, rouvert en octobre, alors que le Shangri-La, installé dans l'ancien hôtel particulier de Roland Bonaparte face à la tour Eiffel, devra attendre encore un peu.

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