Les crédits au secteur privé en zone euro sont restés déprimés en février, reculant de 0,9% en glissement annuel, comme en janvier, a annoncé jeudi la Banque centrale européenne (BCE).
Les crédits aux entreprises non financières ont reculé de 2,6% en février, contre -2,5% en janvier. Les prêts aux ménages ont en revanche progressé de 0,5%, un chiffre inchangé par rapport à janvier. Parmi ces prêts, les crédits immobiliers ont augmenté de 1,4%, là aussi comme en janvier, a détaillé la BCE.
Dans l'ensemble, sur la période décembre-février, les crédits au secteur privé ont fléchi de 0,8% en moyenne.
La BCE estime depuis des mois que le marasme des crédits au secteur privé s'explique outre par la persistance du resserrement des conditions d'octroi des prêts bancaires par la faible demande dans le contexte de récession en zone euro.
"Les perspectives de croissance du crédit restent maigres", a commenté James Howat de Capital Economics, faisant remarquer que les prêts aux entreprises ont connu en février leur neuvième baisse d'affilée, "avec un rythme qui s'accélère".
Ce déclin persistant "continue de faire pression sur la BCE pour qu'elle fasse plus pour encourager les prêts au secteur privé. Notamment dans les pays en crise, où le secteur privé en général et les PME en particulier font face à un très fort resserrement des conditions du crédit", selon Antonio Garcia Pascual de Barclays Capital.
L'institution monétaire de Francfort (ouest) a aussi publié jeudi les chiffres de la masse monétaire en circulation.
La croissance de la masse monétaire M3, indicateur avancé de l'inflation en zone euro, a ralenti légèrement plus que prévu en février, à +3,1% sur un an, contre +3,5% en janvier. Les analystes du consensus Dow Jones Newswires s'attendaient à une croissance de 3,2% en février.
Sur trois mois (décembre-février) la masse monétaire M3 a progressé de 3,3%, contre +3,6% de novembre à janvier.
"La volatilité du M3 est très élevée" depuis les deux prêts exceptionnels de liquidités sur trois ans de la BCE en décembre 2011 et février 2012, mais l'information sous-jacente derrière ces variations n'a pas changé : cet agrégat monétaire n'est pas un risque de moyen terme pour l'inflation", a estimé Annalisa Piazza de Newedge.