La croissance du PIB américain au troisième trimestre a été revue officiellement en baisse jeudi à Washington, où les nouveaux chiffres du gouvernement témoignent de la difficulté des Etats-Unis à sortir leur économie de l'enlisement.
Par rapport au trimestre précédent, le produit intérieur brut des Etats-Unis a progressé de 1,8% en rythme annualisé, a indiqué le département du Commerce, revoyant ainsi en baisse de 0,2 point son estimation précédente.
Selon leur prévision médiane, les analystes s'attendaient à la confirmation du chiffre de 2,0% de croissance, publié fin novembre et qui était apparu en baisse de 0,5 point par rapport à la première estimation officielle.
Les nouveaux chiffres du ministère montrent que l'économie américaine peine à gagner en puissance après son ralentissement des six premiers mois de l'année, qui avaient vu le taux de croissance du pays tomber à 0,4% au premier trimestre pour ne remonter qu'à 1,3% au deuxième.
La hausse du PIB de l'été apparaît insuffisante pour assurer une baisse durable du chômage de masse qui frappe le pays.
Les chiffres du gouvernement montrent que la nouvelle estimation de la croissance découle principalement d'une révision en forte baisse de la consommation des ménages.
Celle-ci n'aurait ainsi progressé que de 1,7% de juillet à septembre, soit 0,6 point de moins que ce qui avait été annoncé en novembre.
Moteur traditionnel de la croissance économique du pays, la hausse de la consommation des ménages apparaît ainsi supérieure de 1,0 point seulement à son niveau du deuxième trimestre, et inférieure à ce qu'elle avait été au premier (2,1%).
La révision à la baisse de la consommation a eu un effet de 0,4 point de pourcentage sur le taux de croissance, dont la moitié a été compensée par une révision à la baisse des déstockages des entreprises.
Selon les chiffres officiels, ces variations de stocks ont été le frein principal à la hausse du PIB, puisqu'ils ont fait perdre au pays 1,35 point de croissance pendant l'été.
Les autres grandes composantes du PIB apparaissent peu changées par rapport à la deuxième estimation officielle.
La progression des dépenses d'investissement des ménages et des entreprises a été revue en hausse de 0,7 point, à 13,0%.
Du fait de la révision de la consommation, la hausse de l'investissement ressort comme le moteur principal de l'économie au troisième trimestre, mais sa contribution à la croissance (1,5 point) n'apparaît pas profondément changée par rapport à ce que donnaient les chiffres de la fin novembre.
Il en est de même pour celle du commerce extérieur (0,4 point), qui apparaît, à l'inverse, en très légère baisse, et pour celle de la dépense publique, qui, selon le ministère, a eu une incidence nulle sur la croissance.