Les finances publiques du Royaume-Uni se sont nettement dégradées en février, à la surprise des économistes qui s'attendaient au contraire à une amélioration, selon des données publiées mercredi juste avant la présentation d'un nouveau budget de rigueur devant le Parlement.
Les finances publiques ont enregistré un déficit mensuel de 11,1 milliards de livres et le gouvernement a dû emprunter 15,2 milliards de livres (18,2 milliards d'euros) durant la même période, contre 8,9 milliards en février 2011, a indiqué l'Office des statistiques nationales (ONS).
Cette mauvaise performance a d'autant plus surpris que le mois de janvier avait marqué un net redressement de la situation.
Sur l'année fiscale 2011/2012, qui se termine fin mars, le gouvernement a tablé sur un déficit global de 117 milliards de livres. A un mois de l'échéance, le curseur se situe à 110 milliards, ce qui devrait lui permettre d'atteindre son objectif.
Mais de nombreux experts estimaient que le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron allait faire mieux que prévu, et qu'il pourrait ainsi mettre en avant des résultats rapides de sa politique d'austérité budgétaire.
Le ministre des Finances George Osborne doit présenter à la mi-journée son troisième budget de rigueur d'affilée. Dans un contexte économique morose, il devrait insister sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le déficit public, qui devrait encore dépasser 8% du produit intérieur brut en 2012.
Vicky Redwoods, de Capital Economics, a jugé "décevants" les chiffres de l'emprunt public de février, en soulignant qu'ils étaient deux fois supérieurs aux attentes des analystes.
M. Osborne, a-t-elle souligné, se retrouve ainsi avec une marge de manoeuvre extrêmement réduite, alors que plusieurs agences d'évaluation financière ont mis en garde le Royaume-Uni contre un relâchement de sa politique budgétaire.