Le groupe industriel Fiat gagnerait davantage d'argent s'il n'avait pas d'usines en Italie, a affirmé dimanche le chef du groupe Sergio Marchionne, au risque de provoquer de nouvelles tensions avec le gouvernement et les syndicats.
"Pas un seul des deux milliards d'euros de bénéfice courant prévus en 2010 n'arrivera de l'Italie. Fiat ne peut pas continuer à gérer pour toujours ses usines en pure perte", a-t-il dit au cours d'une émission télévisée, selon des propos repris par Ansa.
Le groupe dispose de 188 usines dans le monde et Fiat employait, fin 2009, 190.000 personnes dont plus de 80.000 en Italie, ce qui en fait le premier employeur privé du pays.
"Fiat pourrait faire mieux s'il pouvait éliminer l'Italie", a-t-il ajouté, assurant que "l'Italie est à la 118e place sur 139 du point de vue de l'efficacité du travail et à la 48e place en ce qui concerne la compétitivité de ses systèmes industriels", sans citer ses sources.
"Le système italien a perdu sa compétitivité année après année depuis longtemps et au cours de ces dix dernières années l'Italie n'a pas su tenir le pas des autres pays, mais ce n'est pas la faute des travailleurs", a-t-il ajouté.
Le style à l'anglo-saxonne de Sergio Marchionne passe de moins en moins bien en Italie et le climat social est tendu chez Fiat.
M. Marchionne est ainsi en train d'imposer un nouveau régime de travail dans les usines Fiat en Italie, passant de deux pauses quotidiennes de 20 minutes chacune à trois pauses de 10 min chacune par tour de travail, au grand dam des syndicats.