Le mouvement de consolidation entamé cette semaine à la Bourse de Paris pourrait se poursuivre au cours des prochains jours, estiment les analystes, qui qualifient ce repli de "normal" après la hausse de ces derniers mois.
Vendredi, le CAC 40 a clôturé à 3.739,14 points, soit une baisse de 2,32% sur la semaine. Il avait terminé en hausse les deux semaines précédentes.
Cette consolidation est "assez normale" au regard des 50% de progression enregistrés depuis le 9 mars, point bas du CAC 40 depuis la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, a noté Jean-Paul Pierret, directeur de la stratégie chez Dexia Securities.
Depuis le début de la reprise, plusieurs vagues de hausses, entrecoupées de quelques jours de consolidation, se sont succédé, a-t-il rappelé, notant que la dernière vague de progression avait démarré à la mi-juillet.
Ces périodes de consolidation sont souvent déclenchées par des indicateurs économiques, qui ressortent inférieurs aux prévisions.
Cette semaine, le mouvement de prises de bénéfices a été provoqué jeudi par la baisse inattendue des reventes de logements anciens américains en août, alors que le marché tablait sur une nette progression. Le CAC 40 a fini la séance sur un repli de 1,66%.
Vendredi, ce sont les commandes durables, toujours aux Etats-Unis, qui ont reculé en août, là aussi, contre toute attente, tandis que la hausse des ventes de logements neufs s'est nettement ralentie en août.
"Une reprise économique n'est jamais linéaire", souligne M. Pierret, qui estime que ces indicateurs décevants servent en fait de "prétextes" aux investisseurs pour prendre leurs bénéfices. Ces phases de "reflux" sont "de bonnes occasions pour rentrer sur le marché pour les participants" qui sont à la traîne, a-t-il ajouté.
La Bourse "est à une zone charnière", tiraillé entre "ceux qui veulent prendre leurs bénéfices et ceux qui veulent rentrer sur le marché" car ils ont raté le rebond, renchérit Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management.
La semaine prochaine, les indicateurs américains à surveiller seront la confiance des consommateurs en septembre (mardi), l'enquête ADP sur l'emploi (mercredi), les revenus et dépenses de consommation des ménages en août et l'indice ISM d'activité industrielle en septembre (jeudi) ainsi que les chiffres du chômage (vendredi).
Les répercussions sur la Bourse --et notamment sur les valeurs financières-- des décisions du G20, qui s'est déroulé jeudi et vendredi à Pittsburgh, pourraient se faire sentir lundi, selon les analystes.
Ce sommet pourrait marquer un tournant pour le système financier mondial, avec un accord annoncé sur les primes des banquiers et des traders, et de nouvelles règles pour les fonds propres des banques.
Après avoir énoncé des principes lors des précédents sommets de Washington et Londres, le G20 devait recommander vendredi des règles concrètes pour parvenir à une meilleure régulation du système financier.