Le ministre allemand de l'Economie Rainer Brüderle veut faciliter le recrutement par les entreprises allemandes de travailleurs qualifiés étrangers, et a même évoqué dans un entretien publié vendredi le paiement d'une prime d'incitation pour les attirer.
"Le sujet de l'attractivité de l'Allemagne pour les travailleurs qualifiés étrangers est tout en haut de mes priorités", a dit le ministre libéral au quotidien Handelsblatt. "Je veux élaborer un plan pour (les) faire venir en Allemagne", a-t-il déclaré.
Ce plan pourrait inclure un abaissement du seuil de revenus en-dessous duquel les étrangers non-Européens ne peuvent pas venir travailler en Allemagne, a-t-il déclaré.
Autre piste : "Il est envisageable que les entreprises qui peuvent se le permettre et qui ont un besoin urgent paient une prime d'incitation", a-t-il ajouté. Mais en aucun cas l'Etat allemand n'y irait de sa poche, a-t-il affirmé.
La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée est un vrai souci pour l'économie allemande, et un problème appelé à empirer dans un pays à la natalité en berne. Le cabinet de consultants McKinsey estime que deux millions de salariés qualifiés manqueront en 2020.
Les appels en provenance des fédérations professionnelles se multiplient pour alléger le cadre législatif de l'immigration des cerveaux.
La fédération des nouvelles technologies Bitkom jugeait cette semaine que "les lois existantes étaient trop restrictives", alors que pour un tiers de ses membres le manque de personnel qualifié est un frein au bon fonctionnement de l'activité.
L'Allemagne s'est dotée il y a exactement dix ans, le 1er août 2000, d'un mécanisme de "green card" permettant l'immigration de professionnels qualifiés qui faisaient défaut notamment dans l'informatique. Le dispositif, assorti de conditions strictes de revenus, a permis à 33.000 personnes de venir travailler en Allemagne en dix ans, selon des chiffres publiés récemment.