La reprise de l'économie française est bien là mais reste "sans élan" et devrait souffrir de la fin des mesures de relance et des plans de rigueur budgétaire, affirme mercredi une étude de l'assureur-crédit Euler Hermes.
Il prévoit une croissance de 1,3% cette année et de 1,1% l'an prochain, bien inférieure aux projections du gouvernement français qui mise sur 1,5% en 2010 et 2% en 2011.
"La reprise française se confirme mais elle est sans élan", a estimé, devant la presse, Karine Berger, chef économiste d'Euler Hermes.
Résultat, le niveau des défaillances d'entreprises va rester "très élevé" l'an prochain, avec un recul limité à 5% selon cette étude, après un niveau record attendu pour cette année (à 65.900, soit une hausse de 2% sur un an).
Ce sont essentiellement les très petites entreprises qui sont touchées, celles qui emploient moins de 50 salariés pour un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros, précise le numéro un mondial de l'assurance-crédit. "Or c'est le coeur du tissu des entreprises françaises", rappelle Mme Berger.
La croissance va en fait être freinée par les plans de rigueur budgétaire, en France et en Europe, décidés pour lutter contre des déficits publics qui ont explosé avec la crise, selon Euler Hermes.
L'austérité budgétaire et l'arrêt des mesures de relance qui "ont permis de sauver entre 15.000 et 30.000 entreprises en 2009 et en 2010", d'après une estimation de l'assureur-crédit, risque en effet de contenir la demande intérieure.
La réduction du déficit public "amoindrira la croissance française d'au moins 0,5 point", selon Karine Berger.
Or la consommation ne saurait être compensée par un regain de la demande extérieure, tous les pays européens étant engagés dans le même processus de consolidation budgétaire. Euler Hermes prévoit ainsi que les principaux partenaires commerciaux de la France divisent par deux leurs importations l'an prochain.