Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a refusé samedi de confirmer que la piste chinoise est privilégiée dans l'affaire d'espionnage industriel qui secoue le constructeur automobile Renault.
"A ce stade, moi je ne peux pas l'affirmer et seule une enquête contradictoire pourrait le dire (...) Je ne confirme pas et je ne suis pas qualifié pour le faire", a-t-il dit sur Europe 1.
L'hypothèse d'une piste chinoise a été avancée en premier vendredi par le quotidien Le Figaro, selon lequel ce scénario est privilégié par Renault et les services secrets. Il est aussi évoqué par des spécialistes de l'intelligence économique.
Vendredi soir, le site internet du Point a affirmé que les trois cadres mis à pied par Renault, qui les soupçonne de divulgation de secrets industriels, auraient touché de l'argent à l'étranger contre des brevets "en attente d'être déposés" sur des batteries de véhicules électriques.
Un "sous-traitant automobile français" aurait "servi d'intermédiaire entre eux et des interlocuteurs chinois", selon LePoint.fr.
Eric Besson n'a pas commenté samedi ces informations. Il s'est borné à réaffirmer que Renault l'avait prévenu en début de semaine de la suspension de ses cadres pour, a-t-il dit, "des faits que je n'ai pas à révéler".
"Si les faits allégués sont avérés, ce serait une affaire sérieuse et grave", a répété le ministre.
"Maintenant, nous sommes en France, la présomption d'innocence existe", a-t-il souligné. "Ces cadres vont savoir cette semaine par Renault ce qui leur est reproché, il va y avoir une procédure contradictoire" (ndlr, au sein de l'entreprise), a-t-il encore indiqué.