PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont creusé leurs pertes mardi en clôture, plombées par les déboires de la banque portugaise Banco Espirito Santo, par les valeurs technologiques et par un indice Zew du sentiment des investisseurs allemands décevant.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,03%, soit 44,73 points, à 4.305,31 points. Le Footsie britannique a cédé 0,53% et le Dax allemand 0,65%. Les indices paneuropéens EuroStoxx 50 et FTSEurofirst 300 ont respectivement reculé de 1,01% et 0,26%.
L'indice phare de la Bourse du Portugal a abandonné 1,13% tandis que BES a encore lâché 14,61% à 0,3950 euro.
L'indice Stoxx 600 des banques a cédé 0,56%, les déboires de BES continuant d'inquiéter l'ensemble du secteur en Europe. Selon des sources proches du dossier, Rioforte, l'une des holdings de la galaxie familiale Espirito Santo, s'apprête à engager une procédure de sauvegarde.
"BES ne représente pas un risque systémique mais l'Italie, l'Espagne et le Portugal demeurent des pays confrontés à des problèmes économiques", estime François Savary de la banque suisse Reyl.
BNP Paribas a reculé de 1,13% et UniCredit de 2,11%.
La plus forte baisse sectorielle revient cependant à l'indice Stoxx 600 des valeurs technologiques, qui a cédé de 1,13%. En cause, notamment, l'avertissement de l'éditeur allemand de logiciels pour entreprise Software AG, qui a dégringolé de 18,96%. A Paris, Cap Gemini, plus forte baisse du CAC 40, a perdu 3,19% et Alcatel-Lucent 1,67%.
A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le rouge après l'audition au Sénat de la présidente de la Réserve fédérale. Janet Yellen a estimé que la reprise économique américaine reste inachevée, le redressement incomplet du marché du travail et la stagnation des salaires justifiant pour l'instant le maintien d'une politique monétaire souple.
La présidente de la Fed a par ailleurs estimé que la valorisation de certaines entreprises, et notamment dans les secteurs des biotechs et des réseaux sociaux, était peut-être trop élevée.
Avant cela, les marchés américains avaient ouvert en hausse, soutenus par les résultats meilleurs que prévus de Goldman Sachs et JPMorgan Chase. et
Les investisseurs ont également pris acte de plusieurs indicateurs macroéconomiques américains encourageants, notamment l'activité manufacturière dans la région de New York et les ventes au détail en juin, qui semblent confirmer l'embellie de l'activité aux Etats-Unis.
La lecture de ces statistiques contraste avec les chiffres publiés sur le Vieux continent. Selon l'indice Zew publié mardi, le sentiment des investisseurs et des analystes financiers en Allemagne s'est dégradé plus que prévu en juillet pour retomber à son plus bas niveau depuis décembre 2012.
Aux valeurs, Imperial Tobacco, plus forte baisse du FTSE 100 à Londres, a chuté de 3,69%. Le fabricant britannique de cigarettes va racheter pour 7,1 milliards de dollars des marques et actifs de Reynolds American, dans le cadre du rachat par l'américain de son concurrent Lorillard pour environ 25 milliards de dollars.
Dans ce contexte, sur le marchés des changes, l'euro recule face au billet vert et au yen, respectivement à 1,3571 dollar et 137,94 yens.
Du côté du pétrole, les cours ont accéléré leur reflux avec un baril de Brent sous les 105 dollars et un baril de brut léger américain sous le seuil des 100 dollars.
(Mathilde Gardin pour le service français, édité par Nicolas Delame)