Plusieurs des 10 banques américaines autorisées la semaine dernière à rembourser les fonds obtenus à l'automne dans le cadre du plan de sauvetage du système financier ont annoncé qu'elles avaient rendu ces fonds, à commencer par Morgan Stanley et JPMorgan Chase.
Au total, le Trésor totalisait 68 milliards de dollars récupérés sur son plan de sauvetage, en remboursements et dividendes.
La banque d'affaires Morgan Stanley, qui avait été pourtant jugée insuffisamment capitalisée à l'issue d'un "test de résistance" mené par les régulateurs, a été parmi les premières à se délivrer des obligations attachées à ces actions préférentielles.
"Aujourd'hui Morgan Stanley a eu la joie de rembourser les 10 milliards de dollars du plan de sauvetage au Trésor américain", a annoncé la banque dans un communiqué.
Morgan Stanley, qui avait été priée de renforcer ses fonds propres d'au moins 1,8 milliard de dollars, avait levé 2,2 milliards en quelques heures lors d'une augmentation de capital il y a deux semaines.
Sa grande concurrente Goldman Sachs a également annoncé qu'elle avait remboursé 10 milliards de dollars, et versé un dividende total de quelque 425 millions de dollars.
Elle a précisé que l'opération se ressentirait dans ses comptes, avec une amputation prévisible de 77 cents sur le bénéfice par action du deuxième trimestre.
Commentant ces opérations, l'agence d'évaluation financière Moody's a toutefois souligné que ces remboursements n'auraient pas de répercussion "immédiate" sur les banques concernées: "ils peuvent être perçus comme un signe de solidité financière", mais "ils ne sont pas favorables aux intérêts des créanciers à court terme", a-t-elle dit.
Elle a précisé que des dégradations étaient envisageables seulement dans la mesure où des banques rembourseraient les fonds avancés par l'Etat "sans garder de coussin en capital assez épais".
JPMorgan Chase, qui avait reçu 25 milliards de dollars, a également annoncé qu'elle avait tout remboursé, et payé en sus un dividende dépassant 795 millions de dollars.
Egalement parmi les premières institutions à rembourser, le groupe bancaire américain US Bancorp, maison mère de la sixième banque commerciale du pays, a annoncé mercredi qu'il avait remboursé les 6,6 milliards de dollars accordés par les autorités américaines.
"Le remboursement permet à notre société de recommencer à travailler en position de force indépendante et avec de la flexibilité stratégique", a souligné le PDG Richard Davis, cité dans un communiqué.
BB&T Corporation a aussi annoncé qu'il avait quitté le plan de sauvetage en rachetant au trésor 3,1 milliards de dollars d'actions préférentielles, et après s'être acquitté au total du versement de 92,7 millions de dollars en dividendes.
"Cela a été un excellent investissement pour le contribuable américain", a souligné le directeur général Kelly King.
Ces derniers jours le président du conseil d'administration de la banque de Winston-Salem (Caroline du Nord, sud-est) avait été cité dans la presse pour avoir traité d'"énorme arnaque" cette "aide" gouvernementale qu'il n'avait pas sollicitée.
Capital One (3,57 milliards de dollars), American Express (3,39 milliards), Bank of New York Mellon (3 milliards de dollars et 36,25 millions de dividendes), State Street (2 milliards) et Northern Trust (1,576 milliard) ont également remboursé mercredi.
Presque toutes ces valeurs, à l'exception de State Street (+0,53% à 28,24 dollars) ont reculé en Bourse mercredi, particulièrement Goldman Sachs (-3,07% à 139,73 dollars), American Express (-3% à 23,95 dollars) et Northern Trust (-3% à 51,15 dollars).