La Commission européenne a salué mardi le plan de redressement de l'économie annoncé par le Premier ministre grec Georges Papandréou, mais attend maintenant plus de détails sur les "mesures concrètes" et a exclu à ce stade une aide des autres pays de l'UE.
"Nous prenons note de l'engagement du gouvernement grec --réitéré hier soir par le Premier ministre Papandréou-- à réduire les déficits publics et la dette grecque à travers des réductions de dépenses et des augmentations de recettes", a déclaré dans un communiqué le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia.
"Le budget 2010, discuté au Parlement grec, et la déclaration de M. Papandréou, constituent des pas dans la bonne direction", a-t-il ajouté.
Mais "nous attendons avec impatience de voir l'explication, dans le programme de stabilité attendu courant janvier, des mesures concrètes qui renforceront l'ajustement budgétaire en 2010 et assureront une consolidation rapide des finances publiques", a poursuivi le commissaire européen, chargé de la surveillance budgétaire dans l'UE.
M. Papandréou a annoncé lundi un plan destiné à rassurer ses partenaires européens, mais sans entrer dans le détail ni dissiper les doutes.
Il a promis de ramener le déficit à moins de 3% du PIB en 2013 et prôné l'adoption rapide de quelques mesures phares, dont la fiscalisation à 90% des bonus des banquiers ou la fin d'une pléthore d'exemptions fiscales dans le secteur public.
Le gouvernement doit inclure ces mesures dans un programme dit de "stabilité", détaillant ses objectifs en matière de finances publiques, qu'il doit soumettre en janvier à la Commission européenne.
A ce stade, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s'est refusé à "élaborer des scénarii différents", devant le Parlement européen.
La question d'une éventuelle aide financière des Etats européens à la Grèce a été soulevée ces derniers jours, alors que ce pays croule sous la dette, et s'est vu sanctionner par les agences de notation. Une situation qui entraîne un renchérissement des intérêts qu'il lui faut payer pour emprunter sur les marchés.
Interrogé par des députés sur l'opportunité d'émettre des euro-obligations, emprunts lancés en commun par plusieurs Etats pour mutualiser les risques et réduire les taux d'intérêt que doit payer aujourd'hui la Grèce afin d'emprunter, M. Barroso, a rejeté cette idée.
"A l'heure actuelle, nous n'envisageons pas le type de mesures que vous suggérez", a-t-il dit à Strasbourg.
"En fait, je pense personnellement qu'il n'est pas vraiment approprié de lier ce type de propositions à des situations particulières, à la situation particulière de la Grèce notamment", a-t-il ajouté, estimant que "cela pourrait envoyer un mauvais message".
En clair: cela pourrait convaincre Athènes de se reposer sur le soutien de ses partenaires et de ne pas faire les efforts budgétaires requis.
"A l'heure actuelle, soulever une telle question (...) n'est pas la meilleure façon d'aider les Grecs à mettre en oeuvre les mesures annoncées par le Premier ministre", a-t-il jugé.
L'idée d'une gestion en commun des dettes publiques, pour ramener la cohésion dans la zone euro, avait déjà été évoquée en début d'année.
Mais l'Allemagne avait alors rejeté cette hypothèse. C'est elle qui aurait le plus à perdre à brève échéance, puisqu'elle jouit des taux obligataires les plus faibles en Europe.