L'UFC-Que choisir a soutenu jeudi l'idée de l'Autorité de la concurrence d'ouvrir partiellement la vente de médicaments sans ordonnance à d'autres canaux de distribution que les pharmacies, demandant à ce que cette proposition soit intégrée dans le projet de loi consommation.
"L’UFC–Que Choisir se félicite du débat relancé par l’Autorité de la concurrence sur l'opportunité de libéraliser la distribution de l’automédication, et appelle les parlementaires à consacrer enfin le principe de libéralisation dans la loi" consommation, déclare l'association de consommateurs dans un communiqué, demandant au gouvernement de "prendre position".
Selon l'UFC, les consommateurs "paient aujourd'hui au prix fort l'insuffisante concurrence entre officines", avec des tarifs pouvant aller de 1 à 4, y compris dans des pharmacies géographiquement très proches.
L'association estime qu'il est "indispensable d'ouvrir la distribution de médicaments sans ordonnance aux parapharmacies et grandes surfaces".
Cette libéralisation doit toutefois se faire "dans les mêmes conditions de sécurité pour le consommateur qu'en officine", les ventes devant être effectuées "sous le contrôle permanent d'un pharmacien et dans des espaces dédiés", souligne l'UFC.
La fin du monopole des officines pourrait permettre aux consommateurs de faire baisser de 16% leur dépenses d'automédication, soit 269 millions d'euros par an, estime l'association.
Il permettrait d'étendre le réseau de distribution, avec 10% de points de vente supplémentaires, tandis que l'impact sur la rentabilité des pharmacies ne serait que limité (baisse de 5% au maximum), juge-t-elle.
Mercredi, l'Autorité de la concurrence avait estimé que la vente de médicaments en France, monopole des pharmacies, était soumise à des "points de blocage" qui empêchaient une véritable baisse des prix, ouvrant une réflexion sur une autorisation partielle de ventes hors officines.
Vendredi, la vente de médicaments sans ordonnance sur internet sera autorisée pour la première fois en France.
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