La crise économique a ralenti les migrations vers l'UE et exacerbé le ressentiment contre les immigrés dans les pays où le chômage reste élevé, souligne le rapport 2012 sur les migrations réalisé par l'OCDE et présenté mercredi à Bruxelles.
"Le caractère sensible que revêtent les questions d'immigration pour l'opinion publique, alors même que le chômage reste élevé, ont incité de nombreux gouvernements à mettre en place des politiques migratoires plus restrictives", souligne l'OCDE.
"La récession signifie moins d'immigration et augmente le chômage des immigrés, ce qui pose des problèmes en terme d'intégration", a noté le commissaire en charge de l'Emploi, Lazlo Andor, au cours d'une conférence de presse organisée avec la Commission européenne.
"Le débat politique, pollué par une rhétorique xénophobe, n'aide pas à renverser cette tendance", a renchéri Cécilia Malmström, commissaire en charge des Affaires intérieures.
"Les grands perdants avec cette crise sont les jeunes hommes immigrés sans qualifications", a résumé le secrétaire général de l'OCDE, Angel Goria.
Le rapport insiste pourtant sur le fait que d'ici à 2015, "l'immigration au niveau actuel ne sera pas suffisante pour maintenir la population en âge de travailler dans de nombreux pays de l'OCDE, particulièrement au sein de l'UE".
L'organisation fonde son rapport sur des données de 2010, marquées par une baisse de 2,5% de l'immigration permanente à destination des pays de l'OCDE, avec 4,1 millions de personnes concernées.
Les migrations à destination des pays européens de l'OCDE ont baissé de 3%. Elles ont chuté de 8% aux Etats-Unis.
"Mais les données nationales pour 2011 montrent que les flux ont repris en Australie, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande, ainsi que dans la plupart des pays de l'UE, à l'exception de l'Italie, de l'Espagne et de la Suède".