Le commissaire européen à l'Industrie Günther Verheugen a estimé mercredi que des suppressions d'emplois importantes étaient inévitables chez Opel, et que les gouvernements devaient cesser de prétendre que l'argent public réglerait le problème.
"Il faut arrêter de prétendre que des emplois seront sauvés grâce à l'argent du contribuable", a affirmé M. Verheugen à la chaîne de télévision allemande ZDF.
"Ce ne sera pas le cas. Les pertes d'emplois seront simplement réparties autrement", a-t-il ajouté.
"Il n'y a pas d'auter solution qu'une indispensable restructuration de l'industrie automobile européenne et cela n'ira pas sans pertes d'emplois et sans coupes douloureuses", a-t-il ajouté.
Le constructeur automobile américain General Motors, propriétaire d'Opel, a annoncé le 10 septembre la vente de sa filiale européenne à l'équipementier canadien Magna, adossé à la banque russe Sberbank. Les acheteurs ont d'ores et déjà prévu de supprimer près de 11.000 emplois sur 45.730 en Europe, dont plus de 4.000 en Allemagne, selon la presse.
Le gouvernement fédéral allemand, et les quatre Etats régionaux où sont implantés des usines Opel, ont prévu d'accorder d'importantes aides publiques à Magna afin d'aider à préserver des emplois, provoquant des accusations de protectionnisme de la part d'autres pays européens touchés par la crise Opel.
Le ministre allemand de l'économie, Karl-Theodor zu Guttenberg, s'est voulu rassurant mercredi, affirmant dans une interview au quotidien économique Handelsblatt, "que l'Allemagne a aussi peu d'intérêt que nos partenaires européens à se livrer à une concurrence sur les subventions ou à une foire d'empoigne sur les emplois".