La Banque de France va engager un plan stratégique pour adapter l'institution à ses missions et modifier son réseau d'ici à 2020, ce qui entraînera entre 1.700 et 2.100 suppressions de postes nettes, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Confronté à "un choc démographique", la BdF doit gérer environ 5.000 départs naturels à la retraite d'ici à 2020, dont environ 2.600 travaillent dans le réseau (hors siège).
Parallèlement, elle explique, dans un communiqué, que "les technologies actuelles permettent d'envisager d'autres relations avec (ses) interlocuteurs et d'autres organisations (télétransmission de dossiers, travail collaboratif à distance, etc.)".
Se pose également le défi "territorial" car "la densité des tissus d'entreprises évolue, la géographie du surendettement change".
Elle veut donc développer les activités exercées à distance, en misant sur la dématérialisation des dossiers. Ainsi va-t-elle diminuer les unités réparties sur le territoire qui seront regroupées en "centres de traitement partagé entreprises" (CTPE) et "centres de traitement partagé surendettement" (CTPS), à raison d'au moins un par région.
Ce dispositif revient à constituer "des usines à dossiers", déplorent les syndicats qui doutent de son efficacité.
Dans la filière fiduciaire, le plan prévoit d'ici à fin 2015 la fermeture de 15 caisses (chargées notamment d'alimenter les banques en billets dont elles assurent en partie l'entretien).
Un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) couvrant 2013 à 2015 sera donc mis en place pour le personnel des caisses concernées: en prenant en compte les départs naturels en retraite sur la période, 175 agents devraient être reclassés, selon un document interne consulté par l'AFP.
L'information doit être communiquée aux instances représentatives du personnel lors d'un comité central d'établissement le 21 septembre.
Au total, les effectifs du réseau seraient ramenés d'environ 6.300 équivalents temps pleins actuellement à un nombre compris entre 4.200 et 4.600 ETP en 2020. Environ 800 agents devraient être recrutés sur la période dans le réseau, a indiqué à l'AFP le directeur général des ressources humaines, Frédéric Peyret.
L'institution entend à l'horizon 2020 réorganiser les activités tertiaires (services aux entreprises et aux particuliers) autour de 20 succursales régionales.
La BdF souligne qu'elle assure "le maintien d'une présence permanente de la Banque de France dans chaque département, en principe la ville préfecture".
Mais d'ici à 2020, il n'y aurait plus d'implantations dans une vingtaine de villes dont Saint-Denis, Dieppe, Calais, Lens, Cholet ou encore Béziers.
Un dispositif d'accompagnement de la mobilité pour 2013-2015 permettra, sur la base du volontariat, de faciliter les mouvements des agents des unités qui pourraient être allégées ou fermées.
"Notre objectif est de reclasser tout le monde en interne. Nous en avons les moyens", a commenté M. Peyret.
Quant au siège, pas concerné par les annonces de mercredi, il est l'objet "d'autres réflexions", a précisé le DRH, "la problématique" du siège étant selon lui "un peu différente de celle du réseau"
"Il y aura certainement un effort important à conduire en matière de formation professionnelle, mais l'impact n'est pas le même que la fermeture d'une caisse en province, qui se traduit par une mobilité géographique", a-t-il ajouté.