Les Bourses de la région Asie-Pacifique, en premier lieu Tokyo en baisse de plus de 6%, étaient ébranlées lundi par le séisme et le tsunami qui ont frappé vendredi le Japon et dont les conséquences sur l'économie de l'archipel risquent d'être considérables.
L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo s'effondrait de plus de 6% lundi après la pause de la mi-journée.
A 12H39 locale (03H39 GMT), l'indice des 225 valeurs vedettes chutait de quelque 636 points (environ -6,20%), passant pour tomber à 9.618 points.
Lundi est la première journée de transactions depuis le séisme et le tsunami qui ont ravagé le nord-est du Japon vendredi, faisant probablement plus de 10.000 morts.
De graves dysfonctionnements dans des centrales nucléaires de la région ravagée avivent les inquiétudes sur les conséquences de cette catastrophe sur l'ensemble des entreprises et l'économie japonaise.
Le gouvernement japonais a jugé que ce sinistre aurait un impact "considérable" sur l'économie nationale et des fonds colossaux seront nécessaires pour financer la reconstruction des zones éprouvées.
Parmi les actions des constructeurs automobiles japonais, Nissan cédait 10,77%, Toyota 10,43% tandis que Honda perdait 7,70%. Ces importantes firmes, comme leurs homologues plus petits Mitsubishi Motors et Suzuki, ont annoncé que leurs usines resteraient fermées dans l'ensemble du pays lundi.
Les autres places financières de la région étaient également orientées à la baisse.
Dans la matinée, la Bourse de Hong Kong, qui avait ouvert en baisse de 0,67%, affichait un recul de 0,51%.
Shanghai cédait 0,26% peu après l'ouverture, Séoul 1,18% et la Bourse de Sydney reculait de 0,87% dans l'après-midi. "Toute l'attention est concentrée sur le Japon", a indiqué Andrew Sekely, de Intersuisse à Sydney. "Le marché est prudent, mais il n'y a certainement pas de panique", a-t-il ajouté.
Au Japon, alors que le yen est brusquement monté avant de retomber, la banque centrale a tenté d'apaiser les tensions dans les circuits financiers en injectant des fonds massifs. La Banque du Japon (BoJ) a élevé lundi à 12.000 milliards de yens (105 milliards d'euros) le montant de ses fonds injectés sur le marché. La BoJ a ajouté 5.000 milliards de yens aux 7.000 qu'elle avait injectés dans un premier temps.
Le yen est brusquement monté en Asie, les opérateurs s'attendant à ce que les Japonais rapatrient des fonds en masse pour financer la reconstruction après le séisme, puis est retombé après une injection massive de fonds par la BoJ.
Vers 01H30 GMT dimanche (10H30 heure de Tokyo), le dollar cotait 82,20 yens contre 81,91 yens vendredi à 22H00 GMT à New York. L'euro ne valait plus que 114,57 yens, contre 113,89 yens vendredi en fin de journée sur la place financière américaine.
"Nous prenons toutes les mesures possibles, dont l'apport de liquidités, pour assurer la stabilité des marchés financiers et faciliter les opérations", a déclaré un porte-parole de la banque centrale nippone. "C'est la plus importante opération jamais réalisée" sur le marché monétaire japonais, a-t-il ajouté.
Le coût de la catastrophe pourrait s'élever pour les assurances à 34,6 milliards de dollars, selon une estimation initiale publiée dimanche par AIR Worldwide, spécialiste de l'évaluation du risque.